Ressources de la planète : nous vivons désormais à crédit

L'humanité vit à crédit sur les ressources de la planète.
L'humanité vit à crédit sur les ressources de la planète. © HO / NOAA / AFP
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B.W. avec AFP
L'humanité a consommé toutes les ressources que la Terre était en mesure de renouveler en un an et se trouve donc dans une situation de dette écologique jusqu'à la fin de l'année.

Chaque année, le couperet tombe un peu plus tôt : la totalité des ressources que la planète est en mesure de renouveler en un an a désormais été consommée. A compter de jeudi et jusqu'au 31 décembre, l'humanité est donc en situation de dette écologique.

Il faudrait 1,6 planète pour subvenir à nos besoins. Ce "jour du dépassement" ou "overshoot day" en anglais, qui tombe donc cette année le 13 août, était intervenu l'année dernière le 17 août, selon l'ONG Global Footprint Network, qui dresse ce bilan chaque année, en prenant en compte l'empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l'élevage, les cultures, la construction ainsi que l'eau. Pour subvenir aux besoins actuels de l'humanité, il faudrait 1,6 planète.

Un retour en arrière permet de se rendre compte du décalage croissant entre notre consommation et les ressources disponibles sur la planète : en 1970, le "jour du dépassement" n'était survenu que le 23 décembre. Sa date n'a cessé de régresser : 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010. Pour 2015, huit mois auront suffit à l'humanité "pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an", "une indication claire que le processus d'épuisement des ressources naturelles s'accélère". Selon Global Footprint Network, il faudrait 1,6 planète pour subvenir aux besoins actuels de l'humanité.

 

"Nous sommes sur une mauvaise pente". Pour Pierre Cannet, responsable énergie et climat au WWF France, "cela illustre le rythme incroyable et non durable du développement mondial". "Nous sommes sur une mauvaise pente. D'ici à 2030, on risque d'arriver à une surconsommation en juin", estime-t-il, exprimant cependant l'espoir que "des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2" permettront de repousser la date de l'"overshoot day".