INFO EUROPE 1 - Renseignement territorial : à un an des JO, l’inquiétante photographie de la filière de la sécurité privée

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William Molinié // crédit photo : FRANCK FIFE / AFP , modifié à
Manque de personnel, perte d’attractivité financière, vulnérabilités dans le suivi des agents… Une note de renseignement qu’Europe 1 s’est procurée pointe le désintérêt des acteurs de la filière de la sécurité privée, pour les deux grands événements sportifs à venir : la Coupe du monde de rugby et les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Alors que la Coupe du Monde de rugby commence cette semaine et qu’on est désormais à moins d’un an des Jeux olympiques de Paris, le secteur de la sécurité privée a toujours autant de mal à recruter. C’est aujourd’hui un angle mort dans la préparation de ces deux grands événements. Une note du renseignement territorial, qu’Europe 1 s’est procurée, alerte sur l’état de la filière, en difficulté. 

Sur les 236 sociétés de sécurité privée yvelinoises, une seule a été en capacité de répondre aux appels d’offres passés par l’État pour la Coupe du monde de rugby et les JO. Le déficit de personnel et le manque d'intérêt financier fragilisent grandement ce secteur pourtant essentiel au bon déroulement de tels événements. Comme le confirme le renseignement territorial dans sa note, "la qualification aux métiers d’agents de sécurité est de plus en plus exigeante". Les étrangers doivent par exemple justifier d’un niveau de langue correct pour se voir délivrer leur carte professionnelle.

Les agents les plus qualifiés partent vers d’autres emplois

Dans le même temps, la rémunération est peu attractive pour des horaires atypiques, souvent de nuit, les jours fériés et les week-ends. Résultat : les agents les plus qualifiés partent ainsi vers d’autres emplois, plus lucratifs. Le besoin pour les JO est estimé à un minimum de 20.000 agents supplémentaires. Pour accélérer le recrutement, les 175 heures de formation initiales ont été abaissées à 106 heures. Les enquêtes de moralité concernant les agents sont, elles aussi, censées aller plus vite, au risque de passer à côté de profils suspects, ce qui présente une vulnérabilité inquiétante. 

D’autant que les analystes estiment possibles des tentatives d’infiltration au sein des dispositifs de sécurité, dans le cadre d’actions de contestation. Pour tenter de resserrer les mailles du filet, les autorités prévoient donc de mener plus de 400 contrôles, rien qu’en Ile-de-France, cette année.