Réforme des retraites : pourquoi les routiers ne rejoignent-ils la mobilisation que maintenant ?

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Les routiers se joignent au mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites. (Illustration) © Frédéric Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Ophélie Artaud, avec AFP
Depuis ce dimanche soir, les routiers ont rejoint le mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites. Les syndicats FO Transports et SUD Solidaires transports routiers appellent à une grève reconductible. S'ils n'avaient pas participé aux premières journées de mobilisation, pourquoi les routiers prennent-ils désormais part à la grève ?

Ils feront partie des secteurs les plus scrutés ce 7 mars. Depuis ce dimanche, les routiers se sont joints au mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites. Les syndicats FO Transports et SUD Solidaires transports routiers appellent même à une grève reconductible. Ils envisagent notamment de bloquer des plateformes logistiques, des zones industrielles et d'organiser des opérations escargots autour des grandes métropoles. De son côté, le syndicat majoritaire de l'Union fédérale route FGTE-CFDT n'a appelé à la mobilisation que pour ce mardi 7 mars, en même temps que les autres secteurs. Mais pourquoi rejoignent-ils la mobilisation ?

Les routiers devront travailler deux ans de plus

Les routiers sont, eux aussi, concernés par la réforme des retraites. Alors qu'ils bénéficient d'un congé de fin d'activité (CFA) qui leur permet de bénéficier d'un départ anticipé, avec la réforme, ils devront aussi partir deux ans plus tard. Concrètement, le CFA prend en compte la pénibilité du travail de routier et permet aux salariés qui justifient d'au moins 26 ans d'activité de "cesser leur activité professionnelle jusqu’à cinq avant l’ouverture de leur droit à la retraite", détaille le site du Ministère de la Transition écologique. Mais avec la réforme des retraites, "le départ en CFA ne se fera plus à 57 ans mais à 59 ans", indique le syndicat FO dans un communiqué. 

Si les routiers n'avaient pas pris part aux premières journées de mobilisation contre la réforme des retraites, c'est parce qu'ils pensaient pouvoir continuer à bénéficier de leur départ anticipé, sans recul d'âge. Car si le projet de loi prévoit de conserver le CFA, les routiers ne seront tout de même pas épargnés par le recul de l'âge de cessation d'activité.

Un dispositif en danger ?

Les syndicats s'inquiètent également du maintien du dispositif à long terme. Comme le détaille Le Parisien, lors d'une réunion entre l'État et les représentants des salariés organisée la semaine dernière, "le gouvernement s’est engagé à investir 150 millions par an jusqu’en 2030 pour maintenir le dispositif". Ce qui ne rassure pas pour autant les syndicats, inquiets "que ça ne suffise pas", comme l'explique Patrice Clos de FO Transports au Parisien.

En attendant, si la mobilisation des routiers est suivie, elle pourrait avoir des conséquences sur l'approvisionnement dans la grande distribution dans les jours qui viennent.