L'intersyndicale redoute une démotivation des Français après l'adoption de l'article 7 au Sénat. 1:32
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Barthélémy Philippe, édité par Loane Nader , modifié à
Ce samedi, une septième journée de mobilisation est organisée par l'intersyndicale pour contester la réforme des retraites. Dans la nuit du 8 au 9 mars, l'article 7 qui prévoit le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans, a été adopté par le Sénat et risque de décourager une partie des manifestants à se mobiliser.

À la veille du septième jour de manifestation générale dans l'Hexagone, l'adoption de l'article 7 par le Sénat dans la nuit du 8 au 9 mars menace la ténacité du mouvement contestataire de la réforme des retraites. Cet article précis projette le recul de l'âge légal de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans. Si les leaders syndicaux craignent autant une éventuelle baisse de manifestants dans les rues le 11 mars, c'est parce que le temps pour faire reculer le gouvernement leur est compté. 

Avant le récent vote du Sénat, une large majorité de Français voyait déjà la réforme votée et appliquée par l'exécutif, et ils sont sûrement encore davantage à cette heure. Pourtant, certaines figures de l'opposition au texte de loi restent optimistes quant à l'étendue de la mobilisation à venir, comme le président de la CFTC, Cyril Chabanier. "Ça ne change absolument rien parce que d’abord, il n’y a pas de surprise vu la composition du Sénat, ce qui ne veut pas dire que le texte sera adopté et voté à l’Assemblée. Il peut y avoir cette crainte, mais on sent dans les remontées qu’on a que la motivation et la détermination restent intactes."

Dernière ligne droite avant l'adoption du texte

"Il ne fallait pas espérer que le gouvernement, qui fait la sourde oreille depuis cinq semaines, nous écoute après 48 heures de durcissement de grève. Nous respectons la démocratie parlementaire, mais la démocratie de la rue est aussi une démocratie importante", ajoute le chef de file de la CFTC. 

Du côté des membres de la CFDT, un autre syndicat réformiste opposé au projet de loi, le sentiment n'est pas à la défaire, mais plutôt à l'urgence d'être dans la dernière ligne droite du texte au Parlement. Pour le secrétaire national Yvan Ricordeau, "S'il y avait eu une résignation, on n'aurait pas vu le 7 mars autant de manifestants, on est plutôt sur une mobilisation encore plus forte, plus puissante dans la période actuelle. Après, on est forcément un peu dans le 'money time' de cette mobilisation-là".

Les rassemblements populaires de samedi laisseront place à une nouvelle journée de mobilisation mercredi prochain, avant un possible vote définitif du texte dès le lendemain à l'Assemblée