Les manifestants veulent rester mobiliser pour poursuivre le mouvement. 1:32
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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg), édité par Yanis Darras
Face à la colère de la rue, le gouvernement tente de changer de discours. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, appelle désormais à "prendre en compte la mobilisation", alors que les débats sur le projet de réforme des retraites battent leur plein à l'Assemblée nationale. Mais à Strasbourg, les manifestants veulent rester mobilisés, malgré l'ouverture de l'exécutif.

"Il faut prendre en compte la mobilisation." Après avoir souhaité se montrer ferme face à la rue, le gouvernement change de stratégie et veut prôner l'apaisement. Preuve en est : les derniers propos du ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui indique que "sa porte reste ouverte". Mais, malgré l'ouverture au dialogue de l'exécutif, les manifestants veulent rester mobilisés pour dénoncer la réforme des retraites, notamment à Strasbourg.

"J'étais là à toutes les manifestations"

Comme Jean, ouvrier de la métallurgie, qui a participé à toutes les mobilisations depuis un mois. "J'ai perdu en salaire (avec les grèves ndlr) mais qui ne demande rien, n'a rien. Il faut bien essayer de faire une manif pour obtenir quelque chose. On ne lâche rien, comme on dit", explique-t-il, munit d'un petit badge sur son veston : "Âge de départ à la retraite. Aucun recul, ni un jour, ni un mois, ni un an de plus !" 

À côté, Sylvain est, lui aussi, déterminé à poursuivre la mobilisation. Embauché comme cheminot à l'âge de 17 ans, il n'est lui-même pas concerné par la réforme, mais soutient le mouvement par solidarité pour ses collègues nouvellement embauchés. "Quand je suis entré à la SNCF, c'est simple, on devait avoir la retraite à 55 ans. Après, c'était 60 après 62, maintenant 64 ans. Donc, jusqu'à présent, j'étais là à toutes les manifestations (contre la réforme des retraites) et je luterai encore", explique-t-il au micro d'Europe 1. Quitte à perdre 120 euros par journée de grève, poursuit le cheminot. 

Manque à gagner

Un manque à gagner que certains ne peuvent pas se permettre, estime Thomas, chargé de communication dans le public. "En toute honnêteté, je n'ai pas eu besoin de faire grève, car je ne travaille pas l'après-midi. J'ai de la chance, je n'ai pas perdu de salaire et je n'en veux pas à ceux qui ne sont pas mobilisés", craignant de perdre en revenu, poursuit l'homme. Alors, pour le fonctionnaire de 37 ans, les manifestants doivent continuer à se mobiliser, pour tenter de se faire entendre et représenter ceux qui ne peuvent pas manifester.