Quelle est la bonne distance à avoir au sein du couple ?

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Damien Mascret
Trop fusionnels, trop distants… La bonne distance est souvent difficile à trouver avec son ou sa partenaire, et le temps passé ensemble ne facilite pas les choses. Dans l'émission "Sans rendez-vous", jeudi sur Europe 1, le médecin Damien Mascret se penche sur les efforts qu'il faut parfois faire pour parvenir au bon dosage entre rapprochement et éloignement.  

Comment éviter les pièges d'un couple trop fusionnel au point de nier l'individualité de l'autre, ou trop défusionné qui laisserait l'autre s'échapper ? Dans l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1, jeudi, le docteur et chroniqueur Damien Mascret s'intéresse à la bonne distance à avoir au sein d'un couple, afin de maintenir une relation épanouie et équilibrée.

Les contraires s'attirent-ils vraiment dans un couple ?

"Il y a des couples fusionnels. D'ailleurs, la plupart des couples commencent par être fusionnels. Il y a cette phase pendant laquelle on se découvre, tout est beau, on ne voit que les qualités. On idéalise complètement l'autre. Ma grand-mère disait la chose suivante : choisissez quelqu'un pour ses défauts plutôt que pour ses qualités, car vous vous accommoderez toujours des qualités.

En réalité, on dit parfois que les contraires s'attirent, mais on dit aussi 'qui se ressemble s'assemble'. On voit bien dans la longévité des couples que c'est un facteur important. Il vaut mieux être avec quelqu'un qui nous ressemble. Il y a beaucoup de caractères importants qui rentrent en compte : le niveau socio-économique, la culture, ce qu'on pense être le rôle des femmes et des hommes… Ce sont des similarités qu'on recherche chez l'autre. C'est pour cela qu'on a des discussions sans fin avec son partenaire au début. On se découvre et on finit par fusionner.

Ensuite, il y a la phase qu'on appelle de "dé-fusion', c'est-à-dire de séparation. On retrouve finalement la bonne distance dans son couple. On se sépare un petit peu, on reprend un peu son individualité. Il y a deux problèmes qui peuvent surgir. Le premier, c'est que l'un des deux est encore dans la phase fusionnelle et, voyant l'autre s'éloigner, a tendance à le poursuivre, ce qui accélère encore la dé-fusion. C'est le syndrome du poursuivant-poursuivi. Il faut donc veiller à laisser l'autre avoir un petit peu d'espace.

L'autre danger est de rester fusionnels. On est proches, on partage tout, on partage les mêmes amis. Certes, on est en sécurité, mais on risque finalement de 'dés-érotiser' complètement son ou sa partenaire.

Mais si l'autre est dés-érotisé(e), que se passe-t-il ? Qu'est ce qu'on fait ?

Si vous ne voulez pas perdre l'excitation et au contraire la retrouver, il va falloir recréer de la distance avec votre partenaire. On dit toujours que le désir est effectivement dans l'espace entre les deux personnes et non pas quand ils sont collés. Il faut vivre un peu sa vie de son côté. On peut très bien avoir des amis différents. Au début, dans un couple, on se présente aux amis et on a souvent la validation des amis. Mais ensuite, on peut avoir tendance à exclure certains amis alors que vous pouvez très bien en avoir qui vous conviennent à vous et qui ne conviennent pas à votre partenaire et réciproquement. Rien n'empêche en principe de les voir séparément alors que le couple fusionnel fait l'impasse dessus. Donc revoyez des amis séparément même s'ils ne plaisent pas aux autres.

Il faut aussi tolérer l'éloignement de votre partenaire, il faut qu'il ou elle aie un petit peu de liberté. C'est comme ça que l'autre retrouve son individualité et redevient excitant. 

Faut-il être un peu plus égoïstes ?

Évidemment, il faut enfin autoriser aussi ce qu'on appelle l'égoïsme dans l'érotisme. Les couples fusionnels ont tendance à ne pas vouloir blesser l'autre, on ne lui fait donc pas de proposition qui pourrait le heurter. Bref, on en devient un peu ennuyeux et monotone. Il faut donc penser à soi et redevenir un peu égoïste. Bref, l'objectif est de retrouver un équilibre entre un peu moins d'intimité pour gagner un petit peu plus d'érotisme."