Ours Ariège 1:45
  • Copié
Pierre Herbulot, édité par Antoine Terrel
Les camps pro et anti-ours se sont mobilisés samedi, à Toulouse et en Ariège, après que l'abattage d'un ours début juin a relancé le conflit les opposant. Entre les deux camps, la communication reste difficile et les tentative de médiation échouent souvent. 

La présence de l'ours dans certaines régions françaises continue de faire débat. Et samedi, opposants et partisans ont manifesté chacun de leur côté. Les défenseurs de l'animal étaient à Toulouse pour réclamer le remplacement de l'ours tué début juin en Ariège et la poursuite des réintroductions de plantigrades actuellement gelées. Les détracteurs de l'ours se sont rassemblés de leur côté autour de l'étang de l'Ers, dans la région Occitanie. Entre les deux camps, les arguments sont toujours les mêmes et le débat comme les tentatives de médiations sont très compliquées.

Les deux camps ont des convictions assez fermes et ont du mal à s'entendre. Jean-Paul Denard est maire d'un petit village sur les hauteurs des Pyrénées. Sans aller jusqu'à cautionner l'abattage de l'ours, il est profondément contre sa réintroduction : "J'ai une petite cabane en montagne. Mon voisin avait des brebis, ils sont venus en tuer deux dans l'écurie. Ils ont pété la porte et ont bouffé les deux brebis de mon voisin", s'émeut-il. "Aujourd'hui, où on prône la sensibilité animale, on ne pense pas au stress des animaux comme la brebis, le cheval, qui subissent le stress des attaques", poursuit-il. 

"Il y a des expériences où les éleveurs font ce qu'il faut"

La cohabitation est pourtant possible entre les partisans et les opposants, entre les ours et les brebis. C'est en tout cas ce qu'affirme Patrick Leyrissoux, de l'association Ferus, qui avait appelé à la manifestation devant la préfecture de Toulouse samedi matin. "Il y a des expériences où les éleveurs font ce qu'il faut : chiens de protection, berger qui fait du gardiennage, et parc de regroupement nocturne électrifié. Et ils ont très peu de pertes", assure-t-il. "Donc on les connait ces solutions. Sauf que ces gens là ne veulent pas les mettre en place parce que, d'après eux, c'est accepter l'ours." 

Le débat est en tout cas loin d'être terminé, puisque les pro-ours demandent la réintroduction d'un nouvel animal pour remplacer celui qui a été abattu début juin, comme c'est prévu par le plan Ours.