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Charles Luylier (envoyé spécial à Tulle en Corrèze)/Crédits photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
En 2023, 650 constructeurs immobiliers ont mis la clé sous la porte à cause de la flambée du prix des matériaux. Face à ces faillites, des acheteurs se retrouvent avec un crédit sur le dos, un chantier à l'abandon et aucun toit sur la tête. Europe 1 est allée à la rencontre de Nathalie, victime d'un promoteur en banqueroute.

C'est un cauchemar que vivent des milliers de Français. Avec la flambée du prix des matériaux, 650 constructeurs immobiliers ont mis la clé sous la porte partout en France durant l'année 2023. Et cette année ne devrait pas voir la tendance s'inverser. Conséquence, certains acheteurs se retrouvent avec un crédit sur le dos, un chantier à l'abandon et aucun toit sur la tête. 

"C'est de l'argent qu'on avait mis de côté"

"Là, on a que ça. Une dalle de béton, c'est tout. Rien qu'une dalle !". Au milieu d'un chantier boueux, Nathalie ne peut que constater la montagne de travail. "C'était notre projet. Je suis complètement dégoûtée. Il n'y a même pas la porte d'entrée. Il n'y a pas de mur, il n'y a rien. On a signé les papiers en décembre 2022, il y a un an et demi", poursuit Nathalie au micro d'Europe 1.

Nathalie et son mari ont contracté un crédit et versé un gros acompte au constructeur. "30.000 euros pour rien, plus les intérêts et le crédit. C'est de l'argent qu'on avait mis de côté. On en a au moins pour 45.000 euros", détaille-t-elle.

Une impression de tromperie

Ces sommes sont importantes pour cette fonctionnaire qui perçoit 1.900 euros par mois. Mais au-delà du préjudice, elle aurait voulu que le constructeur joue la transparence sur ses problèmes de trésorerie liés au coût des matériaux. "Ils auraient pu nous dire : 'on a des soucis financiers, ne signez pas' et au moins on aurait pu aller ailleurs, mais ils nous ont bien montré qu'ils étaient les meilleurs donc on a eu l'impression d'avoir été trompés", ajoute Nathalie.

Si Nathalie souhaite reprendre le chantier avec un nouveau prestataire, elle devra faire marcher son assurance et payer 8.000 euros de franchise. Une centaine de clients en Limousin ont, comme elle, été victime du même constructeur.