Zineb El Rhazoui 1:47
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Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo jusqu’en 2016, était l’invitée d’Europe 1 dimanche. Elle est revenue sur le procès des attentats de Paris, où elle s'est constituée partie civile. Mais elle réclame que le procès de l’islam radical soit fait.

Alors que la première semaine du procès des attentats de Paris vient de s’achever, la journaliste et écrivaine Zineb El Rhazoui était l’invitée d’Europe 1 dimanche soir. Membre de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’en 2016, elle a échappé aux attentats contre le journal satirique car elle était à ce moment-là en vacances.

Sous protection policière depuis près de six ans

Si elle se dit satisfaite que le procès ait lieu, Zineb El Rhazoui réclame également que le "procès de l’islamisme soit fait". "Moi et d’autres parties civiles de Charlie Hebdo, nous avons le sentiment terrifiant que l’assassin court toujours. Si l’assassin ne courrait plus, il faut qu’on m’explique pourquoi je vis sous protection policière depuis bientôt six ans. Il y a quelques jours, il y a eu des communiqués de l’Etat islamique et d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique qui promettent d’achever le travail et qui disent aux accusés qui sont dans le box 'vous êtes sur la bonne voie mes frères'. La menace est toujours là. Nous avons l’impression que l’étau se resserre autour de nous", a-t-elle continué. 

"Un crime politique et idéologique"

"Le procès du crime de Charlie Hebdo n’est pas un procès d’un crime de droit commun. C’est un crime politique et idéologique. Nous attendons que le procès de cette idéologie soit fait, or cette idéologie continue à avoir pignon sur rue aujourd’hui en France. Elle continue à s’exprimer sous couvert de la liberté d’expression", a également dénoncé Zineb El Rhazoui.

Vendredi, le président de la Cour d’assises a donné la parole aux accusés, qui se sont dit touchés par le courage et la dignité des rescapés de la tuerie. "S’il y a un procès, c’est pour entendre tout le monde. La France est un Etat de droit, on a une justice indépendante", a commenté l’écrivaine. "Il fallait leur donner la parole mais peut-être aurait-il été nécessaire d’éviter que cela se transforme en jury de télé-réalité, où ceux qui étaient dans le box disaient quelle était leur partie civile préférée. C’était malgré tout une parole pénible et difficile à écouter pour les parties civiles", a-t-elle également ajouté.

Les audiences doivent reprendre lundi matin et se concentreront cette fois sur la cavale des frères Kouachi, avec notamment le meurtre du policier Ahmed Merabet.