Procès Balkany : à qui appartient le riad saharien de Marrakech ?

Le procès Balkany entre dans sa quatrième semaine, lundi.
Le procès Balkany entre dans sa quatrième semaine, lundi. © AFP
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Le procès des époux Balkany entre lundi dans sa quatrième semaine et le tribunal continue de se pencher sur les accusations de corruption et de blanchiment, passibles de dix ans de prison. 

Qui est le vrai propriétaire de Dar Guycy, le luxueux riad saharien de Marrakech devenu l'un des symboles de l'affaire Balkany ? La question sera au centre des débats lundi, à l'ouverture de la quatrième semaine du procès du couple et toujours en l'absence d'Isabelle. Le tribunal se penche à nouveau sur les accusations de corruption et de blanchiment, avec cette question : la villa a-t-elle été financée par un dessous de table d'opération immobilière ? 

Une villa choisie et meublée par les Balkany

Car elle a été visitée, choisie et meublée par les Balkany, mais payée - cinq millions d'euros - par Mohamed Al Jaber, le replet businessman saoudien, qui avait obtenu des délais de paiement supplémentaires dans un juteux marché immobilier de Levallois. Tous les documents sont, eux, au nom de Jean-Pierre Aubry, ancien basketteur, obligé du maire Patrick Balkany qui l'avait nommé directeur général de la Semarelp, la société d'économie mixte en charge de l'aménagement de la ville. 

Preuves de bonne foi et sorties comiques

Aussi remontés l'un que l'autre la semaine dernière à la barre, Aubry et Al Jaber se sont refilé la propriété du Riad à grand renfort de preuves de leur bonne foi et de sorties comiques. Le premier se trouvant presque en Suisse et au Maroc par hasard, pour signer les documents au nom de son ami saoudien à qui il rendait service. Le second, tellement riche et connecté qu'il ne voit pas pourquoi il aurait fait appel à un homme, à peine une connaissance, qu'il prenait pour un garde du corps... 

Voyant la vedette lui échapper, la semaine dernière, Patrick Balkany avait fini par récupérer la parole pour accabler le Saoudien, qui doit encore "20 millions à la ville de Levallois", et se présenter comme "l'escroqué" de cette histoire. Face à la complexité de cette partie du dossier - les charges sont passibles de dix ans de prison -, le tribunal s'est donné trois après-midi pour démêler le vrai du faux. Les débats s'annoncent hauts en couleurs.