Prise en charge des enfants de djihadistes : la Seine-Saint-Denis en appelle à l'État

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avec AFP
Le département, qui a pris en charge 37 enfants de retour de zone de conflit irako-syrienne depuis 2016, appelle l'État à l'aider davantage à faire face à cette mission "complexe".

La Seine-Saint-Denis, qui a pris en charge 37 enfants de retour de zone de conflit irako-syrienne depuis septembre 2016, appelle l'État à l'aider davantage à faire face à cette mission "complexe", selon un courrier consulté vendredi par l'AFP.

Dans cette lettre adressée au Premier ministre Édouard Philippe en mars 2018, et révélée par Le Figaro, le président PS du Conseil départemental Stéphane Troussel explique avoir à faire face à "la prise en charge, l'accompagnement et la protection de 32 enfants de djihadistes", puisque seuls cinq d'entre eux "ont pu réintégrer leur famille ou famille élargie".

La Seine-Saint-Denis, département qui a le plus bas niveau de vie du territoire français, se trouve en première ligne dans l'accueil de ces enfants "majoritairement âgés de moins de 5 ans" arrivés à l'aéroport de Roissy, ressort du parquet de Bobigny. Stéphane Troussel "attire l'attention" du Premier ministre sur "la complexité de l'accompagnement de ces enfants", placés en majorité chez des assistantes maternelles, "et la charge nouvelle qu'elle représente" pour la Seine-Saint-Denis.

Un retour qui nécessite "des réponses expertes". "Cette mission est pleinement dans les compétences de protection de l'enfance du Conseil départemental, et ce dernier assumera toutes ses responsabilités", assure le président du département. Mais "l'enjeu majeur que représente pour la République le retour de ces enfants appelle à l'évidence des réponses expertes", qui "ne se limiteront pas à la phase, critique, des premiers temps après l'arrivée de l'enfant, mais s'inscriront dans un temps long", insiste-t-il.

Éviter qu'ils ne deviennent des "bombes à retardement". Le procureur de Paris, François Molins, a récemment insisté sur la nécessité d'une prise en charge "spécifique" et au "long cours" de ces jeunes, pour éviter que certains ne deviennent des "bombes à retardement". Leur suivi "sera un des gros enjeux des années à venir", estime-t-il. Environ 1.700 personnes sont parties pour rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes à partir de 2014. Jusqu'à 450 seraient morts.