Premiers secours : le "citoyen sauveteur" protégé par la loi, même en cas de lésions

Le pire face à un arrêt cardiaque, c'est de ne rien faire.
Le pire face à un arrêt cardiaque, c'est de ne rien faire. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Justin Morin, édité par Ugo Pascolo
À l'occasion de la journée mondiale des premiers secours ce samedi, les associations de médecins rappellent qu'une loi votée cet été sanctuarise le statut de "citoyen-sauveteur". Désormais, une personne qui effectue mal un massage cardiaque est exonérée de toute responsabilité.  

Enlever la peur d'agir pour sauver une vie. Voilà l'objectif de la journée mondiale des premiers secours qui se tient ce samedi. En France, les victimes d'arrêt cardiaque inopiné ont 3 à 4% de chance de survie, contre 20 à 40% dans les pays anglo-saxons ou scandinaves. Les associations de médecins veulent donc continuer de sensibiliser sur l'importance des formations qui peuvent sauver des vies. Car le pire face à un arrêt cardiaque, c'est de ne rien faire. 

La personne qui tente d'en sauver une autre est exonérée de toute responsabilité

Chaque minute qui passe fait baisser le taux de survie de 10%, or, dans la plupart des cas, un témoin est sur place. Mais d'après les chiffres de l'Académie nationale de médecine, seulement 40 à 50% d'entre eux pratiquent un massage cardiaque. Une nouvelle loi a donc été votée cet été pour faire en sorte que ces témoins réagissent quoi qu'il arrive, sanctuarisant le statut de "citoyen sauveteur". Désormais, même dans le cas d'un massage cardiaque non maîtrisé provoquant des lésions, le témoin qui agit est exonéré de toute responsabilité. 

Former 80% de la population d'ici 10 ans

Une très bonne décision d'agir selon Lionel Lamhaut, médecin urgentiste au Samu et président de Sauv Life, une application qui permet de venir en aide le plus rapidement possible à une personne en arrêt cardiaque. "On entendait souvent cet argument : 'Si je fais mal le massage cardiaque, qu’est-ce qu'il va se passer ? Il ne va rien arrivé du tout", martèle-t-il au micro d'Europe 1. "Même le législateur dit qu’agir c’est bien. Et en plus, les secours seront derrière vous pour vous aider dans gestes à réaliser. Alors n'ayez pas peur d'agir !"

Mais la loi prévoit également d'élargir toujours plus les opérations aux gestes de premiers secours. L'objectif, c'est de former 80% de la population d'ici 10 ans avec une priorité, la sensibilisation dès l'école.