Pourquoi le made in France n'est pas une protection contre le travail des enfants

Le sigle made in France n'est pas une garantie absolue contre le travail des enfants.
Le sigle made in France n'est pas une garantie absolue contre le travail des enfants. © AFP
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Carole Ferry, édité par Ugo Pascolo
Alors qu'un rapport de l'ONU pointe pour la première fois une hausse du travail des enfants en 20 ans, les produits made in France ne constituent pas une garantie absolue contre cette pratique, assure Martine Combemale, présidente de Ressources humaines sans frontières (RHSF).

C'est un chiffre inquiétant. Selon un rapport de l'ONU publié cette semaine, le travail des enfants a augmenté pour la première fois depuis 20 ans. En 2020, ils étaient 160 millions forcés de travailler, soit 8,4 millions de plus qu’en 2016. 70% de ces enfants travaillent dans l'agriculture (café, cacao, caoutchouc, huile de palme...) souvent parce que c'est un revenu indispensable pour nourrir la famille.

Le made in France n'est pas une garantie absolue contre le travail des enfants

Et plus vous achetez un produit transformé, plus vous avez de risques qu'il soit passé entre les mains d'enfants contraints de travailler. Un constat valable dans l'alimentaire, mais également dans le textile où l'industrie. Et même les produits made in France ne constituent pas une garantie absolue qu'aucun enfant n'a travaillé sur ces derniers, rappelle Martine Combemale, présidente de Ressources humaines sans frontières (RHSF).

Le boycott ? "Pas la solution"

"Par exemple, un vélo électrique assemblé en France est dit made in France. Mais à côté de ça, la batterie au lithium provient sûrement d'une mine qui est au Congo ou ailleurs. Là, il y a du travail des enfants. Les roues du vélo, c'est du caoutchouc, le métal provient de Taïwan ou d'un autre pays où il y a du travail forcé. Donc les parties du vélo sont certes assemblées en France, mais peuvent être travaillées par des enfants."

Mais le boycott "n'est de toute façon pas la solution" selon Martine Combemale, car les enfants seront toujours envoyés ailleurs. Il faut adapter les solutions à chaque pays en fonction de sa culture. La France souhaite en tout cas se porter candidate comme pays pionnier de la lutte contre le travail forcé. Son plan d'action sera déposé à l'ONU en septembre prochain.