Ils vont pouvoir souffler un peu. C'est le premier mercredi depuis la rentrée des classes, une journée traditionnellement consacrée aux activités périscolaires pour les enfants. Sports, arts plastiques, apprentissage d'un instrument de musique… les pistes ne manquent pas pour occuper nos chères petites tête blondes une fois l'école terminée, et pourtant, les laisser s'ennuyer peut parfois être plus bénéfique pour leur développement. C'est du moins la thèse que défend Alain Sotto, neuropédagogue invité lundi de Matthieu Noël sur Europe 1. "L'ennui est la seule occasion pour l'enfant d'exercer sa pensée, de voir qui il est, d'apprendre à se connaître", assure ce spécialiste.
S'ennuyer pour apprendre à penser. Pour ce médecin, le cerveau des enfants, lorsqu'il est trop sollicité, occupé à assimiler un nouveau savoir, ne prend pas le temps de développer ses capacités réflexives. "L'enfant, quand il est tout le temps en perception, n'est pas dans l'évocation, il n'utilise pas la pensée. Sauf dans l'ennui, c'est dire un temps vague où il y a du vide", explique-t-il.
"Le cerveau est fait pour l'action, pas pour la pensée. On utilise la pensée pour imaginer une action efficace. Qu'est-ce qu'une action efficace ? C'est une action qui donne du plaisir", développe notre spécialiste, également à l'origine du site cancres.com. "Quand l'enfant n'est pas dans une situation où il a du plaisir, eh bien va se développer de la frustration. Il va faire une fuite dans la rêverie ou alors il va devenir agressif". Un comportement normal pour Alain Sotto, et nécessaire selon lui au bon développement des enfants, à la structuration de la psyché.
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Un temps limité pour l'apprentissage. Le neuropédagogue estime donc qu'il est important de multiplier ces temps de vacances, à travers lesquels l'enfant se découvre lui-même. "Je vais être clair, je pense que tous les après-midis de la semaine devraient être des mercredis après-midis. Trois heures le matin suffisent largement pour les apprentissages, on le sait aujourd'hui avec toutes les études que l'on a fait sur l'attention, la mémoire et la compréhension", plaide Alain Sotto, qui invite donc les parents à limiter à une seule le nombre d'activités périscolaires pratiquées par leurs enfants.
Pour autant, ces moments d'ennuis doivent aussi être accompagnés par les adultes, il n'est pas nécessaire de laisser son enfant seul tourner en rond. "Ce qui est très important […], c'est de passer 10-15 minutes à 100% avec son enfant, dans un présent partagé", conclut Alain Sotto. Une manière aussi d'apprendre à le connaître.