Le maire de Reims a envoyé un lettre au Premier ministre pour relancer le débat sur la légalisation du cannabis. 2:42
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Baptiste Denis
Le maire Les Républicains de Reims, Arnaud Robinet, souhaite explorer la piste de la dépénalisation du cannabis dans sa ville. Une question sur la législation souvent taboue en France, qu'il souhaite aussi aborder au sein même de sa famille politique, historiquement peu ouverte sur le sujet.
INTERVIEW

Ce jeudi, Arnaud Robinet, a pris sa plume pour s'adresser directement au Premier ministre Jean Castex. Dans sa missive, le maire de Reims sous l'étiquette des Républicains, a demandé un vrai débat sur la législation du cannabis ajoutant que sa ville de Champagne était candidate en cas d'expérimentation locale. Une position étonnante pour un représentant de la droite française, souvent en retrait sur le sujet.

"Depuis 50 ans nous avons la législation la plus répressive d'Europe et le nombre de consommateurs le plus élevé", contextualise l'élu qui rappelle que 11% des Français sont consommateurs chaque année et alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a récemment annoncé vouloir durcir la lutte contre le trafic de stupéfiants. Des mesures inadaptées selon Arnaud Robinet : "Aujourd’hui, l’arsenal répressif est orienté vers les consommateurs et non pas les trafiquant. La solution est peut-être de faire mal à ses réseaux de trafiquants en les empêchant de pouvoir vendre ces produits."

Un sujet "diabolisé, voire caricaturé"

Une prise de parole rare dans son camp politique, même si lui parle de "tabou politique à droite comme à gauche" puisque le sujet n'a jamais été traité des années et été "diabolisé, voire caricaturé". "Il peut y avoir une crainte de certains élus à aborder ce sujet. Je crois aussi que l’on peut penser qu’au sein de ma famille politique nous sommes attachés à la sécurité et notamment à l’ordre, mais si nous évoluons sur cette question de la dépénalisation et de légalisation peut-être pouvons-nous remettre de l’ordre dans ce pays et s’attaquer aux véritables trafiquants de drogue", avance-t-il.

"Une question générationnelle à droite"

Selon Arnaud Robinet de nombreuses personnalités de droite ont soutenu sa prise de position. "En off beaucoup d’élus de ma famille politique me disent que j’ai raison et qu’ils pensent la même chose. Je pense à mon collègue maire de Châteauroux par exemple qui s’est aussi exprimé sur le sujet. C’est aussi peut-être une question générationnelle à droite", relève le maire appelant visiblement ses confrères à s'exprimer comme lui publiquement.