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Caroline Philippe et Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo
Selon un sondage OpinionWay, près d'un parent sur deux ayant des enfants de moins de 18 ans a déjà fait faire l’école buissonnière à leur progéniture ou n'est pas fermé à l’idée de le faire.

C'était le choix du week-end. Faire sécher les cours à son enfant lundi, à la veille du 1er Mai, pour profiter du pont en famille ou respecter le calendrier scolaire ? Selon un sondage OpinionWay, 49% des parents ayant des enfants de moins de 18 ans ont déjà fait faire l’école buissonnière à leur progéniture ou ne sont pas fermés à l’idée de le faire.

Une journée ce n'est pas grand chose. "C'est une opportunité que j'ai eue avec le CE de ma boite, quatre jours dans le Sud, donc je vais emmener mes deux enfants qui ne vont pas à l'école lundi", explique Alida, mère de deux enfants. "Par contre j'ai fait un mot à la maîtresse pour lui expliquer que je m'engageai à leur faire faire les devoirs et le programme de la journée pour leur éviter les difficultés en revenant", assure la lyonnaise sur le départ pour Montpellier. Même son de cloche du côté de Caroline, mère d'un petit Timéo de huit ans. "Je ne pars pas souvent en week-end et je me dis que louper seulement une journée d'école, ce n'est pas la fin du monde", dit-elle. "J'ai juste mis un mot dans le carnet, et la maîtresse m'a dit 'ok pas de problème'. A mon avis ce n'est pas le seul. J'aimerais bien savoir combien ils seront lundi dans sa classe".

 

"Une problématique". Ce jour d'école buissonnière autorisé par sa mère semble en tout cas plaire à Timéo. "Je suis content, j'ai bien travaillé cette semaine et au moins ça me fait un week-end un peu prolongé". "On les comprend, mais c'est une problématique, parce que les enfants qui sont absents doivent rattraper le travail", prévient Corinne Crouzet, maîtresse de CE1 qui a reçu deux mots des parents, mais qui s'attend à plus d'absents. "On rappelle aux parents que l'école est obligatoire, on ne peut pas faire plus. Mais on les comprend", glisse-t-elle dans un sourire.

Des sanctions possibles, mais très rares. "Ce n'est pas une journée dans l'année qui impactera fortement le suivi du programme", relativise Jérôme Lambert, secrétaire départemental SNUIPP FSU à Paris. "On devrait adapter notre journée au nombre d'absents, même si c'est embêtant pou les enseignants", dévoile le professeur. "Mais on peut aussi comprendre les contraintes personnelles et professionnelles que peuvent avoir certains parents d'élèves". Une magnanimité qui ne semble pas être du goût du ministère de l'Education nationale, qui rappelle tout de même que l'assiduité est un devoir de l'élève. Une amende peut également être infligée aux parents, mais dans les faits les sanctions sont rares et ne s'appliquent qu'en cas d'absences répétées.