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Ugo Pascolo , modifié à
Pour Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, la mise en joue de policiers par un gang à Marseille démontre "un manque de peur de la part de la 'voyoucratie'". 
INTERVIEW

Il est révolté par les événements. Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat policier Alliance, a réagi à la fusillade qui a éclaté dans le quartier sensible de la Busserine à Marseille, lundi après-midi, durant laquelle des policiers ont été mis en joue par des hommes armés de kalachnikovs.

"Force doit rester à la loi". "Nous avons aujourd'hui des gens qui pensent que sur le territoire national, ils font la loi", explique Jean-Claude Delage au micro d'Europe 1. "C'est-à-dire des voyous puissamment armés qui se disent qu'ils peuvent faire tout et n'importe quoi, et venir molester des policiers, mais aussi kidnapper quelqu'un dans une cité. C'est inacceptable (...) force doit rester à la loi. Encore faut-il que la loi ait les moyens, que mes collègues sur le terrain aient les moyens d'agir et que la justice condamne sévèrement ceux que nous mettons à disposition tous les jours, et pas que nous les revoyions quelques heures après sur le terrain venir nous narguer". 

Marseille : scène de guerre en plein après-midi dans une cité :

Une expédition punitive ? "Vous avez à faire aujourd'hui à un manque de peur de la part de la 'voyoucratie'", a-t-il conclu. Cette démonstration de force avait un objectif, selon plusieurs témoins : un kidnapping. Un homme aurait en effet été enlevé et amené en voiture. Le procureur de la République Xavier Tarabeux a confirmé qu'un témoin a signalé qu'"une personne aurait été enlevée". Les enquêteurs, quant à eux, privilégient la piste de l'expédition punitive et du règlement de comptes entre bandes rivales, sur fond d'un important trafic de drogue. Sur place, ils ont installé un périmètre de sécurité. De nombreuses douilles ont été retrouvées.