Plus de 9 Français sur 10 jugent le journalisme "utile"

Que les journalistes "vérifient leurs informations" est la principale préoccupation des Français.
Que les journalistes "vérifient leurs informations" est la principale préoccupation des Français. © CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Selon un sondage, 92% des français pensent que le journalisme est utile, et 70% pensent qu'une loi sur les fake news est "normale".

Plus de 9 Français sur 10 estiment que le journalisme est "utile", selon un sondage réalisé par Viavoice pour les Assises internationales du journalisme qui se tiendront du mercredi 14 mars au samedi 17 mars, à Tours.

Pour 92% des sondés, le journalisme est "utile". D'après des extraits publiés dimanche de cette étude réalisée en partenariat avec France Télévisions, France Médias Monde, Le Journal du Dimanche et Radio France, 92% des personnes interrogées déclarent que le journalisme est utile, contre 6% d'un avis contraire et 2% qui ne se prononcent pas. 

"Une information de qualité n'est pas gratuite" pour 40% des sondés. Cette opinion est globalement partagée quel que soit le milieu social, l'âge ou le lieu de vie : 96% des cadres croient en l'utilité du journalisme, contre 94% des professions intermédiaires et 90% des employés et ouvriers. En outre, 84% des personnes interrogées pensent que le journalisme est indispensable en démocratie, et qu'il existera toujours. Cependant, seuls 40% pensent qu'"une information de qualité n'est pas gratuite", alors que 49% sont d'un avis contraire.

Vérifier les fausses informations. Les Français placent par ailleurs en tête de leurs attentes vis-à-vis des journalistes "qu'ils vérifient les informations fausses, les rumeurs, la désinformation", réponse choisie par 61% des sondés, devant la fourniture d'informations pratiques (49%) et la révélation de "faits ou pratiques illégaux ou choquants" (48%). Seuls 27% attendent qu'ils les aident à se faire une opinion, 26% voudraient qu'ils évoquent "la vie des gens" comme eux-mêmes, et 8% qu'ils les divertissent.

Interrogés sur la future loi voulue par le président Emmanuel Macron contre les fausses nouvelles  ou "fake news", 70% des Français jugent "normal" que les pouvoirs publics tentent d'empêcher leur propagation, toujours selon cette étude, mais 71% estiment qu'il vaudrait mieux développer l'éducation aux médias plutôt que de légiférer. 

 

Appel à créer une agence nationale pour l'éducation à l'information

Jérôme Bouvier, organisateur des Assises du journalisme de Tours, prône la création d'une "agence nationale de l'éducation à l'information", dans une tribune publiée dans le  Journal du dimanche"Tous les acteurs en conviennent, il manque une structure partagée qui rassemble la puissance publique et la société civile pour définir les objectifs, réfléchir à un corpus de recherche, élaborer les stratégies, concevoir les formations et mettre en mouvement de façon coordonnée une vraie politique d'éducation à l'information", plaide Jérôme Bouvier, président de l'association Journalisme et Citoyenneté, organisatrice des Assises du journalisme.
"Au moment où un consensus se dessine pour affirmer que l'éducation à l'information est un enjeu de société majeur pour nos démocraties, il convient de se doter d'une boîte à outils adaptée", écrit-il, quelques jours après l'annonce par la ministre de la Culture Françoise Nyssen d'un doublement du budget de l'éducation aux médias, à 6 millions d'euros par an.