Plage flottante sur la Côte d'Azur : les promoteurs renoncent et dénoncent une «écologie de façade»

Les promoteurs du Canua Island renoncent et dénoncent une "écologie de façade"
Les promoteurs du Canua Island renoncent et dénoncent une "écologie de façade" © Nicolas TUCAT / AFP
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avec AFP // Crédit photo : Nicolas TUCAT / AFP , modifié à
Le projet a provoqué de nombreux remous sur la côte d'Azur. Les promoteurs de "Canua Island", une plage flottante privée qui espérait jeter l'ancre le long des côtes de Mandelieu, ont annoncé mardi renoncer à leur projet faute d'obtenir les permis nécessaires, dénonçant au passage l'"écologie de façade" des élus opposés au projet. 

Les promoteurs de "Canua Island", une plage flottante privée qui espérait jeter l'ancre sur la Côte d'Azur, ont annoncé mardi renoncer à leur projet faute d'obtenir les permis nécessaires, dénonçant au passage l'"écologie de façade" des élus opposés au projet. "On nous a clairement fait comprendre qu'il ne fallait rien attendre pour cet été", écrivent dans un communiqué les concepteurs de ce projet, se posant en "victimes d'une vendetta politique" et fustigeant un "règlement de compte qui (les) dépasse et qui dépasse l'entendement économique".

Une "aberration politique"

Soutenue par la mairie de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes), commune au large de laquelle le bâtiment devait jeter l'ancre, l'initiative avait notamment été fortement contestée par le président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier. "Malgré un dossier 100% conforme et de nombreuses démarches d'explication, nous n'avons pas reçu ce lundi 12 juin 2023 les permis nécessaires à l'exploitation de Canua. On nous a clairement fait comprendre qu'il ne fallait rien attendre pour cet été", détaillent dans leur communiqué le président de Canua Jean-Bernard Falco et ses directeurs généraux et co-fondateurs, Marc Audineau et Tony Philp.

"Cette obstruction et aberration politique, ce déni de droit, nous amènent à tirer en responsabilité les conséquences de la situation et nous obligent à mettre fin aux contrats de ceux qui nous ont fait confiance. Nous avons informé tout à l'heure nos 100 salariés que nous ne pouvions pas tenir plus longtemps", ajoutent-ils, déplorant un "plan social (...) provoqué par la seule volonté politique de bloquer un dossier en tout point respectueux du droit et de la protection de la mer".

Pas compatible avec la lutte pour la protection de l'environnement

"La position du gouvernement est que le développement d'îles artificielles n'est pas compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l'environnement marin", avait de son côté fait valoir lundi le secrétariat d'Etat à la Mer, interrogé par l'AFP après un courrier de M. Audineau interpellant le président de la République Emmanuel Macron et se plaignant notamment d'un "blocage" d'Hervé Berville, le secrétaire d'Etat à la Mer. "La nouvelle législation issue de la loi d'accélération des énergies renouvelables encadre d'ailleurs désormais strictement les installations flottantes en mer et réserve à l'avenir ce type de structures au développement des énergies renouvelables et aux missions de service public", a ajouté le secrétariat d'Etat.

"Les services des différents ministères concernés instruisent comme pour tout projet, ni plus rapidement, ni moins rapidement, les autorisations nécessaires", avait assuré le secrétariat d'Etat, ajoutant toutefois : "L'artificialisation commerciale de l'espace maritime, sur une côte déjà très urbanisée, dans une mer en proie à de nombreuses pollutions, ne s'inscrit donc pas dans la logique et la politique écologique nécessaires". Canua Island, plateforme de 1.750 m2 posée sur un trimaran à moteur, était pour l'instant amarrée dans le port de La Seyne-sur-Mer (Var) dans l'attente de ses différents permis.