Pierre Botton jugé le 12 juillet pour abus de biens sociaux

Pierre Botton sera jugé le 12 juillet.
Pierre Botton sera jugé le 12 juillet. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP
L'homme d'affaires, condamné dans les années 90 pour abus de biens sociaux, sera jugé pour avoir détourné des dons destinés à l'association contre la récidive qu'il a fondée. 

L'homme d'affaires Pierre Botton, condamné et emprisonné dans les années 90 pour abus de biens sociaux, sera jugé le 12 juillet à Paris pour avoir détourné des dons destinés à l'association contre la récidive qu'il a fondée, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Selon cette source, Pierre Botton a été présenté mardi au parquet de Paris qui lui a notifié une convocation pour un procès. Il a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de gérer une société. Il sera jugé pour "abus de confiance", "escroquerie", "abus de biens sociaux", "faux et usage de faux" et "blanchiment".

Une enquête préliminaire ouverte en janvier 2017

L'ex-gendre de l'ancien député-maire de Lyon Michel Noir, qui a effectué 20 mois de prison dans les années 90 dans une retentissante affaire politico-financière, était visé depuis janvier 2017 par une enquête préliminaire du parquet de Paris. Cette procédure faisait suite à un signalement de Tracfin. Le service anti-blanchiment du ministère des Finances avait détecté des transferts de fonds suspects entre le compte personnel de Pierre Botton, celui de sa société "Au coeur des prisons" et celui de l'association qu'il a fondée "Ensemble contre la récidive", avait révélé en juin 2017 Le Monde. "Le montant des sommes détournées atteint plusieurs centaines de milliers d'euros", écrit mercredi le quotidien qui a pu consulter le procès-verbal de convocation devant le tribunal. 

Pierre Botton aurait notamment "récupéré 'des fonds à hauteur de 54 à 61%' des subventions reçues par l'association de soutien aux prisonniers sous couvert du paiement de prestations émises par la société 'Au coeur des prisons'". Des fonds qui auraient été utilisés pour "la prise en charge de travaux dans une villa cannoise à hauteur de 108.000 euros" ou encore "la prise en charge du loyer de son domicile personnel".

Pierre Botton conteste les allégations 

"Je conteste formellement les allégations rapportées par un journal qui me poursuit depuis plus de 25 ans", a réagi Pierre Botton. "Trois contrôles fiscaux ont validé les procédures de mes comptables, tous experts judiciaires", a-t-il affirmé. "Toutes mes actions dans les prisons se sont effectuées en toute transparence avec les mécènes qui m'ont fait confiance et dans le cadre strict de l'administration pénitentiaire", a-t-il ajouté, précisant qu'il pouvait "répondre point par point à tout" ce qui lui était reproché.

Après sa sortie de prison en 1996, Pierre Botton s'est consacré à l'amélioration des conditions de détention. Il est devenu un interlocuteur important des pouvoirs publics sur ce thème via les actions de son association, soutenue par plusieurs personnalités comme Pierre Arditi, Yannick Noah ou Michel Drucker.