Un système bien huilé et des complices à la Préfecture : ce mercredi s'est ouvert le procès des permis de conduire frauduleux. Révélé en 2016, ce réseau aurait fourni à une centaine de bénéficiaires parmi lesquels des hommes d'affaires, des footballeurs et des personnalités médiatiques de faux permis de conduire contre une somme allant de 2.000 à 10.000 euros.
Des complices à la Préfecture de Nanterre...
Six personnes, dont Patrick Antonelli dirigeant de deux auto-écoles en région parisienne - par ailleurs mari de la chanteuse Amel Bent - sont jugées jusqu'à vendredi pour corruption et "modification frauduleuse d'un système de données mis en oeuvre par l'Etat". Au centre de ce réseau bien huilé, le dirigeant a expliqué avoir, entre 2013 et 2015, enregistré des dossiers de manière régulière à la préfecture de Nanterre, avant que des complices ne les valident en interne dans le Fichier national des permis de conduire (FNPC). Une procédure qui se passait bien entendu de tout passage de l'examen de conduite.
C'est pour cela qu'outre le cerveau présumé, trois anciens agents de la préfecture des Hauts-de-Seine sont également sur le banc des prévenus.
... et de célèbres bénéficiaires
Si l'affaire avait eu un tel retentissement médiatique à l'époque, ce n'est pas en raison de l'ingéniosité des escrocs, mais de l'identité des bénéficiaires. Parmi eux, on compte des personnalités comme les footballeurs Jérémy Menez et Layvin Kurzawa ou encore le journaliste Ali Baddou, qui s'était d'ailleurs publiquement excusé et avait indiqué dans un tweet avoir "rendu le permis" plusieurs mois avant que l'affaire n'éclate.
Mais il ne faut pas s'attendre à voir l'une de ces personnalités à la barre d'ici la fin du procès ce vendredi, puisque tous les bénéficiaires vont faire l'objet d'une autre procédure.