Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, était l'invité d'Europe Matin lundi. 2:47
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Laura Laplaud , modifié à
De nombreuses stations-service sont fermées, les files d'attente d'allongent et la France puise dans ses réserves stratégiques... Si le gouvernement tente d'être rassurant sur la pénurie de carburant, pour Jean-Louis Bourlanges, invité d'Europe Matin lundi, la France fait face à un "drame absolument classique."

Les files d'attente s'allongent et les automobilistes perdent parfois patience. 60% des stations-service connaissent des difficultés d'approvisionnement et sont en rupture d'au moins un carburant, lundi matin, selon le ministère de la Transition écologique. Le gouvernement tente d'être rassurant et prend plusieurs mesures pour faire face à cette situation : l'ouverture de dépôts de carburant habituellement fermés le week-end et l'augmentation des importations. Pour Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, invité d'Europe Matin lundi, nous sommes "face à un drame français absolument classique".

C'est-à-dire face à "une entreprise qui a des ressources financières qui se sont considérablement accrues" et face à "des salariés qui prennent les méthodes traditionnelles en France pour parvenir à leurs fins et avoir une augmentation qu'ils considèrent comme légitime", a poursuivi le député MoDem au micro d'Europe 1 qui espère que la situation va se "calmer assez vite".

"Je pense que le gouvernement a raison de recourir à l'ouverture des stocks stratégiques pour donner au grain le temps d'être moulu et pour permettre au dialogue social de s'établir", a déclaré Jean-Louis Bourlanges.

Un risque d'étincelles sociales ?

Face à cette situation, et à un moment où la crise énergétique menace l'Europe, allons-nous vers un risque d'étincelles sociales ? "Je pense qu'il y a un décalage très profond entre l'agenda réformateur et les attentes du peuple français qui sont sur une autre logique", a indiqué le député MoDem. 

"Je pense que c'est très difficile à gérer. On a besoin d'une certaine rigueur. M. Cazeneuve, le rapporteur général du budget, rappelait qu'on a voté en commission des finances sept milliards de plus d'amendements [et] on ne sait pas comment les financer. Ça s'ajoute aux largesses du gouvernement, que le gouvernement s'estime obligé de faire parce que la situation est terriblement tendue", a-t-il conclu.