Pénurie d'animateurs et de directeurs de colonies de vacances : "C'est panique à bord", confie une maman

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François Coulon, édité par Ugo Pascolo , modifié à

Formation onéreuse, salaire insuffisant... les colonies de vacances ont de plus en plus de mal à recruter du personnel encadrant à l'approche de l'été. A tel point que certains établissement sont obligés de réduire leur capacité d'accueil. 

Elles représentent pour certains une partie de leur enfance et de leur adolescence. Pourtant, les colonies de vacances n'ont plus la cote chez les enfants, ni chez les encadrants. Une pénurie d'animateurs et de directeurs est même annoncée pour cet été. 

"Il me manque deux directeurs et une vingtaine d'animateurs", confirme Guylaine Bourdonnais au micro d'Europe 1. En 19 ans de carrière, cette situation n'était jamais arrivée à cette dirigeante d'une association laïque de séjours de vacances pour enfants, basée à Cherbourg. Elle qui a l'habitude d'accueillir 300 enfants tous les mois d'août va devoir "en refuser 200". Plus qu'un simple coup de mou, c'est une véritable crise des vocations que Guylaine Bourdonnais explique en partie par le coût de la formation. 

Une formation onéreuse et un salaire bas

"La formation BAFA coûte environ 1.000 euros", indique-t-elle. Un prix très élevé, surtout au regard du salaire net d'un animateur. Dans cette association, il s'élève à 900 euros net par mois pour 10 heures de travail quotidien. Autre explication : "plus les animateurs - qui sont souvent étudiants -, avancent dans leurs études universitaires, plus ils vont cibler des boulots qui se rapprochent de ce qu'ils feront plus tard", avance-t-elle. Rien que dans le département de la Manche, on dénombre 50% de brevets d'animateurs en moins en seulement trois ans.

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Que ce soit à cause du coût de la formation ou du salaire, une chose est certaine : face à cette défection estivale, beaucoup de parents du quartier populaire des Provinces de Cherbourg sont désemparés. "On va faire quoi des gamins ?" se demande cette mère au micro d'Europe 1. "C'est une grosse galère ! On n'a déjà plus rien dans le quartier pour les enfants, on ne laisse pas des gamins comme ça dans la rue", se lamente-t-elle. "Ça me bloque totalement", ajoute une autre mère de famille. "Je n'arrête pas de me poser des questions, c'est panique à bord".