Pédocriminalité dans l'Eglise : création d'une commission de reconnaissance et de réparation

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La création de cette commission a été votée à l'unanimité (Illustration). © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Les responsables de la Conférence des religieux et religieuses de France ont voté à l'unanimité la création d'une commission de réparation pour les victimes de pédocriminalité. Cette instance aura pour mission première de reconnaître la parole de la victime et, selon son souhait, de "faire médiation".

Les responsables de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref, congrégations catholiques) ont voté "à l'unanimité" la création d'une "Commission indépendante de reconnaissance et de réparation" pour les victimes de pédocriminalité, a affirmé vendredi sa présidente, Véronique Margron. "Nous avons voté la création de la Commission indépendante de reconnaissance et de réparation", par un vote "unanime", a déclaré soeur Margron.

Il s'agit d'une structure distincte de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) annoncée début novembre par les évêques de France. Cette nouvelle instance créée par la Corref aura pour mission première de reconnaître la parole de la victime, de lui "donner foi". 

"C'est un acte de réparation", a expliqué soeur Margron à l'issue d'une assemblée générale de cette organisation qui s'est tenue pendant quatre jours à Lourdes. "A partir de là, selon le souhait de la victime, la commission fera médiation - soit elle même, soit via d'autres médiateurs - avec l'institut religieux concerné", dont est issu l'agresseur de la victime, pour une éventuelle indemnisation financière.

La création d'un fonds subsidiaire de dotation

Selon elle, "tout l'art de cette commission sera d'obtenir un consensus" entre les deux parties. Les quelque 300 responsables de la Corref, qui représente les moines, moniales, frères et soeurs de l'Eglise, ont aussi voté la création d'un fonds subsidiaire de dotation "pour le moment alimenté à hauteur de 500.000 euros".

Il servira lorsque l'institut religieux n'existe plus ou lorsqu'il est notoirement insolvable, a précisé soeur Margron. Le fonctionnement (bureaux, secrétariat, etc) de la Commission sera "assumé par les congrégations féminines". Le fonds de dotation sera "surtout alimenté par les instituts masculins, qui paieront une cotisation par nombre de religieux en France", a encore précisé Véronique Margron.

Les décisions de la Corref font suite à la publication du rapport Sauvé qui a secoué toute l'institution en révélant l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Eglise catholique depuis 1950.