Payer les hôpitaux pour désengorger les urgences : "C'est complètement irréaliste et inadapté"

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Grégoire Duhourcau
Réagissant à la proposition du député Olivier Véran, Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF) a estimé sur Europe 1, que le problème des urgences provient plutôt d'un manque de moyens que d'une surfréquentation.
INTERVIEW

Comment désengorger les urgences ? Olivier Véran, médecin et député LREM, a déposé un amendement qui vise à inciter financièrement les hôpitaux à réorienter certains patients qui se présentent aux urgences, vers un médecin généraliste lorsque leur cas s'y prête. "C'est complètement irréaliste et inadapté", a réagi Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF), au micro d'Elisabeth Assayag et Pierre de Vilno sur Europe 1.

Un député propose de payer les hôpitaux pour désengorger les urgences :

"Nos collègues généralistes en ville travaillent énormément." "Pour savoir si un patient ne vient que pour une consultation, il faut quand même, au minimum l'interroger et parfois commencer à l'examiner", explique-t-il. Et dans le cas où le patient pourrait être pris en charge par un médecin généraliste, un autre problème se pose : "Nos collègues généralistes en ville travaillent énormément, sont de moins en moins nombreux."

Christophe Prudhomme assure par ailleurs que, "la plupart du temps", les malades qui se présentent aux urgences "ont cherché à avoir une consultation dans la journée", sans réussir à en obtenir. Pour ce qui est de SOS Médecins, il estime que ce n'est que "substitutif aux difficultés de la médecine de ville, donc ça ne soulage pas les urgences".

"Si Monsieur Véran a de l'argent, qu'il nous le donne." "Le problème des urgences" n'est pas lié, selon lui, au fait que de trop nombreux patients se présentent pour des consultations, mais plutôt à un manque de moyens pour les hôpitaux. Dans son amendement, Olivier Véran, rapporteur de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée propose justement de reverser entre 20 et 60 euros aux hôpitaux pour chaque patient à qui ils auraient proposé un rendez-vous chez un médecin en ville dans un bref délai.

"Si Monsieur Véran a de l'argent, qu'il nous le donne pour qu'on puisse embaucher du personnel supplémentaire et acheter du matériel", répond Christophe Prudhomme qui pointe plutôt un problème de "pénibilité aux urgences". "Monsieur Véran est bien gentil. Il est médecin donc il devrait connaître les urgences plutôt que d'essayer de faire des coups médiatiques."