Paris : "#lescamaradesdesembryons", des affiches anti-IVG apparaissent dans le métro

métro, Paris crédit : JOEL SAGET / AFP - 1280
Les affiches étaient installées à l'intérieur des rames du métro parisien (image d'illustration) © JOEL SAGET / AFP
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M.R. , modifié à
Deux collectifs contre l'IVG ont installé sans autorisation des affiches mettant en scène les cinq principaux candidats au premier tour de l'élection présidentielle dans le métro parisien. La RATP va porter plainte.

"Ne ferme pas les frontières de nos vies !", signé #lescamaradesdesembryons. Des affiches contre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ont fait leur apparition dans le métro parisien mercredi matin. Interpellé par des Twittos, la RATP a indiqué que les affiches avaient été installées illégalement. Elle va donc faire retirer les affiches et porter plainte.

Une campagne offensive. Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le débat autour de l'IVG semble refaire son apparition. Plusieurs usagers du métro parisien ont signalé mercredi matin sur Twitter l'apparition d'affiches militantes, dans les cadres prévus au sein des rames. On y découvre les visages de Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon ou encore François Fillon sur un fond noir accompagné de messages comme "Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles ? #lescamaradesdesembryons" ou encore "La France doit être une chance pour tous. Alors laisse nous la chance de vivre #Enmarchepourlavie". 

Deux collectifs anti-IVG. Les responsables de cette campagne s'affichent aux côtés des logos des partis des candidats qu'ils mettent en scène. "Nous sommes les 220.000 voix qui vous manquent" est le nom de la nouvelle campagne lancée par l'association Les Jeunes pour la vie qui affirme faire "la promotion et la défense de la vie humaine depuis sa conception jusqu'à la mort naturelle". Quant aux "Survivants", il s'agit d'un collectif "pro-vie" lancé en 2015 et dont le nom "fait référence aux quatre cinquièmes d'enfants qui ont survécu à un avortement".

"Avec cette campagne, on voulait signifier que l'avortement doit être un thème politique et invectiver les candidats qui cherchent à séduire des électeurs en esquivant la question", a déclaré à l'AFP Emile Duport, porte-parole des Survivants. "Ces pubs anti-IVG nous rappellent le besoin de s'engager chaque jour pour la préservation et la conquête des droits des femmes !", a réagi mercredi matin dans un tweet l'association féministe Osez le féminisme.

Plainte déposée et affiches retirées. Interpellé pour cette campagne d'affiche polémique, la RATP a répondu sur son compte Twitter : "Nous avons été victimes d'acte de malveillance sur notre réseau d'affichage cette nuit." Quarante minutes plus tard, le réseau ferré assure le "retrait des affiches et plainte déposée après cet acte de malveillance". 

L'ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot, appelle quant à elle à supprimer les tweets contenant des photos de ces affiches "pour stopper la diffusion de ces affiches dégoûtantes."