Ouverture du procès Karachi : "Nous sommes en présence d’une affaire d’Etat scandaleuse"

Attentat de Karachi 1280
© Aamir QURESHI / AFP
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Alain Acco
Un premier procès s'ouvre lundi dans l'affaire Karachi : six hommes sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons de commissions occultes, utilisées pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995.

C'est une affaire complexe aux multiples ramifications sur laquelle se penche à partir de lundi le tribunal correctionnel de Paris : l’affaire Karachi. Tout au long du mois, il va être question des soupçons de rétro-commissions, versées dans le cadre de la vente de sous-marins au Pakistan, et qui auraient servi à financer la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Ce système a été révélé après l'attentat de Karachi, dans lequel 11 Français ont été tués en 2002, et qui a été présenté comme des représailles organisées par les services secrets pakistanais contre la France, après l’arrêt du versement des commissions.

"Si ces contrats frauduleux n’avaient pas été mis en place avec des retours de commission illicites, il n’y aurait jamais eu d’attentat criminel, et nos compatriotes n’auraient jamais été tués. C’est ce que nous entendons démontrer", soutient au micro d’Europe 1 maître Olivier Morice, qui défend les familles des victimes. "On est en présence de centaines de millions qui ont été détournés avec des conséquences irrémédiables."

"Un combat titanesque sur le plan judiciaire"

Trois politiques - Renaud Donnedieu de Vabres, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire - un industriel et deux intermédiaires devront répondre, jusqu'au 31 octobre, aux accusations d'abus de biens sociaux ou de complicité et recel de ce délit. "Depuis 17 ans, les familles ont vécu un combat titanesque sur le plan judiciaire", relève encore maître Olivier Morice. "Il faudra encore qu’elles puissent combattre devant le tribunal, mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout car depuis le début, nous affirmons que nous sommes en présence d’une affaire d’Etat, une affaire d’Etat scandaleuse", conclut-il.