Ours : le président des Pyrénées-Atlantiques demande à Hulot de "mesurer les conséquences"

Nicolas Hulot plaide pour la réintroduction de deux ourses.
Nicolas Hulot plaide pour la réintroduction de deux ourses. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP , modifié à
"Je pense profondément que, dans cette affaire, vous devriez prendre davantage en compte la dimension humaine et considérer les ravages causés par votre décision", écrit Jean-Jacques Lasserre.

Le président MoDem des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre, a publié mercredi une lettre ouverte à Nicolas Hulot, lui demandant de "bien mesurer les conséquences" de son intention de réintroduire deux ourses là où "l'activité pastorale est la plus importante du massif". "Je suis de ceux, vous le savez, qui souhaitent la réussite du gouvernement d'Edouard Philippe", écrit en préambule le président du Conseil départemental au ministre de la Transition écologique et solidaire.

"Prendre davantage en compte la dimension humaine". "Mais je pense profondément que, dans cette affaire, vous devriez prendre davantage en compte la dimension humaine et considérer les ravages causés par votre décision dans les esprits d'une population garante d'un patrimoine, d'un métier au cœur de l'histoire de notre civilisation", ajoute cet ancien sénateur centriste.

Réintroduction voulue par Nicolas Hulot de deux ourses. "En montagne, l'activité pastorale est probablement un des meilleurs garants d'un environnement préservé", insiste-t-il. "Ne pensez-vous pas que l'installation d'une ferme vaut toutes les introductions de plantigrades (exotiques, qui plus est) ?" Nicolas Hulot avait annoncé en mars son intention de réintroduire à l'automne deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques, opération inédite depuis 12 ans, car il ne reste que deux mâles dans ce département, dont le fils de Cannelle, dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées, tuée par un chasseur en 2004.

Une forte opposition dans la région. Le ministre doit se rendre dans le département prochainement pour présenter son projet mais aucune date n'a été fixée officiellement. Ce projet rencontre une forte opposition dans le massif où l'activité pastorale est importante. Après consultations, le préfet Gilbert Payet vient d'envoyer un rapport au ministère, préconisant notamment, selon lui, "un renforcement des mesures de protection des troupeaux".