Francis Palombi 5:02
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Loane Nader // crédit photo : Europe 1
Le contexte tendu des émeutes survenues au début du mois de juillet n'ont pas permis au soldes d'été de faire leur meilleur lancement. Pourtant, pour Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, même sans ce facteur, les soldes perdent de leur attractivité. C'est pourquoi il serait judicieux de les repenser ou de les "faire évoluer", selon ce dernier.

Les émeutes ont indéniablement eu un impact négatif sur les tant attendues soldes d'étés, ce qui a poussé le gouvernement à les prolonger d'une semaine pour compenser. Pour Francis Palombi, le président de la Confédération des commerçants de France et invité d'Europe 1 ce samedi, ce prolongement n'a tout de même pas "changé la face du monde", bien qu'il salue cette décision compte tenu d'un départ manqué à cause des tensions liées au contexte social.

Par ailleurs, l'inflation n'encourage pas forcément beaucoup de Français à dépenser davantage cet été. "Le problème des soldes est également un problème plus global", rappelle l'invité d'Europe 1. "Vous savez qu'Olivier Grégoire a mis en place le Conseil national du commerce. C'est une plateforme de réflexion, d'échanges avec toutes les forces du commerce, sans exception. Et, au programme des commissions de travail du Conseil, il y a eu la proposition de certainement faire évoluer les soldes", confirme Francis Palombi. 

Vers des soldes propres à chaque commerce ?

Les acteurs du commerce s'attellent donc bien à repenser les soldes, mais on peut se demander si cela se fera aux dépens des commerçants, qui profitent de cette pratique pour vider leurs stocks invendus à la suite d'une saison. D'autant que la démocratisation d'autres d'événements commerciaux, comme les Black Friday, les ventes privées, ou les simples baisses de prix à l'année, poussent les soldes vers l'obsolescence. C'est en effet ce que redoute Francis Palombi, car nous prenons la direction "de la libéralisation, avec la crainte que les forces du commerce, les grandes enseignes et groupes soit en soldes toute l'année, ce qui ne serait pas une bonne chose, je pense".

Il demeure cependant "deux opinions qui se révèlent : ceux qui seraient encore attachés à une date commune, un même moment où l'on fait tous les soldes. Et ceux qui disent, mais après tout, il faut que les soldes redeviennent une vraie promotion, où comme en Allemagne et dans les pays d'Europe du Nord, on peut faire des soldes à tout moment de l'année en fonction de son magasin, de son stock, de son management, de son entreprise", explique le président de la Confédération des commerçants de France. 

Ainsi, attendez-vous à ce que "dans les six mois à venir, nous ayons inévitablement une réforme des soldes, qui iront peut-être vers une libéralisation et un plus grand libre arbitre des commerçants par rapport à leur façon de gérer stocks, promotions, etc."