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"On allait mourir, c'était écrit" : le premier policier à être intervenu au Bataclan témoigne

Gwladys Laffitte, édité par Thibaud Le Meneec . 2 min
Bataclan
Le commissaire de la BAC a témoigné à la barre, lors du procès des attentats du 13-Novembre. Photo d'archives. © PATRICK KOVARIK / AFP

Un commissaire a raconté, mercredi, qu'il pensait avec son collègue qu'ils "ne franchiraient pas les portes du Bataclan dans le sens retour", le vendredi 13 novembre 2015. Il a insisté à la barre sur le poids des corps qui ont "baigné dans leur sang" et les remords de ne pas avoir pu sauver davantage de victimes.

Au dixième jour du procès des attentats du 13-Novembre, mercredi , le premier policier de la BAC a être entré au Bataclan, quelques minutes après le début de la tuerie , a témoigné à la barre. Ce commissaire était avec l’un de ses collègues et a tué l’un des terroristes au péril de sa vie. Il a raconté son intervention à haut risque qui s'est décidée en un regard échangé entre ce commissaire et son équipier. Ils se sont ainsi mis d’accord pour pousser les portes du Bataclan "en pensant qu’on ne les franchirait pas dans le sens retour", acte d’emblée le policier.

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Avec pudeur, il décrit d’abord "un tapis de corps", et puis une voix, celle d’un terroriste qui menace un otage près de la scène.

Le fonctionnaire tire quatre coups, le terroriste tombe, et se fait exploser. Dans sa kalachnikov, une cartouche est chambrée ; le commissaire vient de sauver l’otage, avant d'être ensuite la cible de tirs. Par reflexe, il dit adieu à ses proches. "On allait mourir ce soir là, c’était écrit", explique-t-il.

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Un garçon de 5 ans sous les corps 

Cependant, le commissaire sort et rentre trois fois dans le Bataclan et sauve d’autres victimes qu’il tire de la fosse, alors à découvert. Ce sont "des personnes lourdes car elles avaient baigné dans le sang", précise-t-il. Sous des corps, il trouve un petit garçon de 5 ans, un casque anti-bruit sur les oreilles. Il est vivant aujourd’hui.

Malgré ces vies sauvées, le commissaire exprime un remord : ne pas avoir pu extraire d’autres victimes. "On n’avait que notre courage à opposer aux terroristes, on ne pouvait pas aller plus loin. Ce poids du regret et de la culpabilité accompagne chacun des policiers depuis ce jour", affirme-t-il.