Oise : Saint-Gobain condamné à dédommager une centaine de salariés exposés à l'amiante

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(Photo d'illustration.) © AFP
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avec AFP
L'entreprise a été condamnée par les prud'hommes, qui ont reconnu un préjudice "moral" pour des salariés exposés à l'ambiante. 

Les prud'hommes de Compiègne ont condamné lundi l'entreprise Saint-Gobain à dédommager une centaine de salariés de l'usine de Thourotte, dans l'Oise, spécialisée dans la fabrication et la transformation du verre, pour "préjudice moral", reconnaissant leur exposition à l'amiante. Saint-Gobain a ainsi été condamné "à payer à chaque salarié la somme de 20.000 euros en réparation de leur préjudice moral".

Le conseil des prud'hommes a en effet jugé que ces salariés et anciens salariés avaient "bien été exposés à l'inhalation de fibres d'amiante" dans des conditions "consécutives d'un manquement à l'obligation contractuelle de sécurité de résultat de leur employeur" et qu'ils subissaient des "préjudices" qu'il "convient de réparer", ont indiqué les prud'hommes à l'AFP.

"Une grande satisfaction"

"C'est une très bonne décision. Les salariés ont été exposés de façon importante à l'amiante, ils sont maintenant soumis à un suivi médical renforcé qui est anxiogène, ils voient leurs collègues de travail décéder... C'est une grande satisfaction d'obtenir réparation de ce préjudice", a réagi auprès de l'AFP l'avocate des salariés, Me Élisabeth Leroux. Le 5 avril, la Cour de cassation a ouvert la voie à l'indemnisation du préjudice d'anxiété pour tous les travailleurs exposés à l'amiante.

Ce préjudice, consacré en 2010 par cette Cour, permet l'indemnisation de personnes qui ne sont pas malades, mais qui s'inquiètent de pouvoir le devenir à tout moment. S'agissant de l'amiante, la Cour de cassation restreignait jusqu'ici ce mécanisme aux seuls salariés dont l'établissement est inscrit sur des listes ouvrant droit à la "préretraite amiante" : les travailleurs de la transformation de l'amiante ou de la construction et de la réparation navale.