Nuit de la Solidarité : 1.700 bénévoles pour compter les SDF à Paris

Les volontaires se sont vus remettre un kit pour participer à cette première Nuit de la Solidarité.
Les volontaires se sont vus remettre un kit pour participer à cette première Nuit de la Solidarité. © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour la première fois, la capitale va recenser ses sans-abri grâce aux maraudes de 2.000 personnes, bénévoles et professionnels, dans la nuit de jeudi à vendredi. 

Quelque 2.000 personnes, dont 1.700 bénévoles, participent jeudi soir dans la capitale à la première Nuit de la Solidarité, organisée par la mairie de Paris pour compter les sans-abri, alors que la polémique sur le nombre de SDF n'est pas éteinte. "On a travaillé pendant un an à la méthode que nous allons appliquer ce soir", a déclaré jeudi la maire de Paris Anne Hidalgo sur BFMTV, expliquant que Dominique Versini, adjointe à la Solidarité, était allée à New York participer aux maraudes dont cette opération s'inspire, et qui existe aussi à Bruxelles et Athènes.

350 zones, quadrillées en trois heures. Les bénévoles, divisés en 350 équipes dirigées par un travailleur social, auront trois heures pour "prendre une photographie du nombre de personnes à la rue", afin de "mieux adapter ensuite notre dispositif", avait expliqué Dominique Versini le 8 février. De 22h à 01h du matin, fonctionnaires de la Ville, associations et Parisiens bénévoles quadrilleront Paris "rue par rue" (sauf les Bois de Vincennes et Boulogne, les gares, métros et hôpitaux, pris en charge par la SNCF, la RATP et l'AP-HP), afin "d'améliorer la connaissance des profils" des SDF, via un questionnaire non-obligatoire et anonyme. Il sera notamment demandé à la personne depuis quand elle est à la rue, si elle a des problème de santé, si elle a tenté d'appeler des numéros d'urgence comme le 115, mais il ne sera en revanche pas demandé si elle est étrangère ou non.

Formation des bénévoles. Les 1.700 Parisiens bénévoles, dont certains ignorent tout des principes de la maraude, seront formés pendant deux heures, juste avant d'aller dans les rues, "pour être sûr qu'ils comprennent bien toutes les règles éthiques", a expliqué Maxime Gennaoui, formateur dans le 20e arrondissement. "Évidemment que deux heures ça peut paraître court", a-t-il concédé, "mais ça peut aussi être très long pour des gens qui sont venus bénévolement, à la fin d'une journée de travail, donner de leur temps". En outre, 40 zones dites "à risque", comme celles proches du périphérique ou en présence de toxicomanes, seront couvertes uniquement par des professionnels. 

Polémique des chiffres. Ce comptage intervient après une polémique née des propos du secrétaire d'Etat en charge du Logement Julien Denormandie, affirmant fin janvier qu'il y avait 50 hommes "isolés" sans-abri en Île-de-France. Des propos qualifiés d'"insupportables" par le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois. "Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations", a-t-il dit en déplorant "une volonté politique de minorer le nombre de SDF". Mardi, Emmanuel Macron a dit avoir lui-même chargé le gouvernement de mieux compter le nombre de sans-abri. Le chef de l'État a admis avoir "échoué" à tenir sa promesse de l'été qu'il n'y ait "plus personne dans les rues, dans les bois" fin 2017.