Noyade à la piscine municipale de Marseille : "On ne poursuit que des gosses de 20 ans peu encadrés"

© BORIS HORVAT / AFP
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Nathalie Chevance édité par A.D , modifié à
En 2011, une petite fille de 4 ans se noyait dans le grand bassin, sans être repérée par les surveillants saisonniers. L'avocat de l'un dénonce un manque d"encadrement.

Le drame s'était déroulé durant l’été 2011. Une petite fille de 4 ans, tombée dans le grand bassin sans brassards, se noyait dans la piscine municipale de Pointe Rouge, à Marseille. Sept ans plus tard, deux employés saisonniers sont poursuivis pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel. Deux ans de prison ont été requis contre eux et le jugement a été mis en délibéré au 29 mai. Mais l'avocat de l'un d'eux s'interroge sur le partage des responsabilités.

Une centaine de SMS échangés. Quatre jeunes de 20 ans étaient employés pour l'été, quatre titulaires d'un simple brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) étaient ce jour-là chargés de la surveillance du bassin de 500 mètres carrés, le chef de bassin étant rentré chez lui à 17h. "Est-ce logique ? Intelligent ?", a pointé le président du tribunal, même si rien n'est illégal. Quand la petite fille tombe dans l'eau, aucun sauveteur ne s'en aperçoit. Et pour cause, les deux qui sont à ce moment-là au bord du bassin regardent leur téléphone portable, pourtant interdit. Une centaine de messages sont échangés en moins d'une heure, une donnée qui a conduit les magistrats à évoquer un "défaut de surveillance, une faute caractérisée".

"Des gosses peu encadrés". Mais pour Maître Ospital, qui défend l'un des prévenus, les responsabilités sont aussi à rechercher au niveau de la hiérarchie. "Ce qui me choque le plus, c'est qu'à la fin, le parquet ne poursuit que des gosses de 20 ans, peu expérimentés, peu encadrés, sans qu'il n'y ait la responsabilité de personne d'autre. Ça me gène beaucoup", soulève-t-il, avant de poursuivre son argumentaire : "A partir du moment où la ville de Marseille, depuis lors, a remédié à ces difficultés, c'est que je considère qu'elles existaient avant." Les services de la cité phocéenne ont depuis effectivement fait installer un dispositif de sécurité autour du grand bassin.