Nos conseils pour se chauffer de manière écolo

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Alors que le froid fait son retour en pleine Cop 23, Europe 1 s’est intéressée aux différents moyens existants pour se chauffer de manière écologique.

Comment lutter contre le réchauffement climatique et contribuer à la réduction du nucléaire depuis son salon ? Le "green deal", voulu par Nicolas Hulot, doit passer par un vaste plan de transition énergétique, piloté par l’Etat, et qui sera présenté début 2018. Mais le respect des objectifs écologiques de la France, qui seront répétés cette semaine dans le cadre de la COP 23 à Bonn, en Allemagne, passera également par les particuliers. Alors que les températures chutent brutalement depuis quelques jours, Europe 1 s’est intéressée aux différents moyens existants pour se chauffer de manière écologique.

Le bois, meilleur rapport qualité prix du chauffage écolo

Environ 7,5 millions de foyers se chauffent au bois en France, dont la moitié exclusivement, selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Ecologiquement, le chauffage à bois présente des statistiques implacables. Il ne demande aucune consommation d’électricité. Et son bilan carbone est exemplaire.

Certes, selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), entre 20 et 35% des particules fines émises au niveau national proviennent de la combustion à bois. Mais le CO2 produit par la combustion de bois est presque intégralement absorbé par les arbres replantés par la filière bois. Selon l’Ademe, si l’on prend en compte la production, le transport et les émissions qu’il rejette dans l’atmosphère, le bois émet en moyenne 40 kg de C02 par mégawatt-heure, contre 180 pour l’électricité, 222 pour le gaz et 480 pour le fioul. Pas de risque de déforestation non plus à l’horizon : en France, nous consommons à peine la moitié des nouveaux arbres plantés chaque année.

" Le bois reste un combustible disponible localement, pas très cher et issu d’une énergie renouvelable "

Il faut, toutefois, bien faire attention à son installation. "Un poêle à bois vétuste, mal installé et mal réglé va émettre beaucoup de particules. Mais avec du matériel de qualité, les émissions sont très faibles. Le bois reste un combustible disponible localement, pas très cher et issu d’une énergie renouvelable", analyse pour Europe 1 Rémi Chabrillat, directeur productions et énergies durables à l'Ademe.

L’achat et l’installation d’un poêle à bois vous coûteront entre quelques centaines d’euros et 2.000 euros. Mais le retour sur investissement sera vite au rendez-vous : la consommation de bûches vous coûtera en moyenne 3,5 euros le Kilowatt-heure, contre 6 euros pour le fioul, 6,5 euros pour le gaz naturel, 12 euros pour le propane et plus de 16 euros pour l’électricité. Un peu plus cher que les bûches, la consommation de granulés de bois (6 à 7 euros le Kilowatt-heure) vous permettra toutefois de vivre plus confortablement : automatisés, les poêles à granulés ne nécessitent pas une surveillance et une alimentation permanente.

Pour être certain d’avoir un chauffage à bois à l’empreinte écologique la plus limitée possible et au rendement maximal, fiez-vous au Logo "flamme verte", qui offre la garantie de faibles émissions de CO2 dans l’atmosphère. Vous pouvez, en outre, bénéficier d’aides financières pour l’installation d’un poêle estampillé "flamme verte" (plus d’infos ici).

Aérothermie et géothermie : chères à l’investissement mais rentables sur le long terme

Pour se chauffer écolo, il est possible de se faire installer une pompe à chaleur, capable de convertir les calories extérieures en chauffage à l’intérieur. Il en existe deux sortes principales : les aérothermiques et les géothermiques. Ces techniques ne rejettent aucune émission de CO2 dans l’atmosphère et utilisent 4 à 5 fois moins d’électricité qu’un chauffage électrique.

Les pompes aérothermiques convertissent l’air extérieur en chaleur. Elles ne nécessitent pas forcément de terrain extérieur et peuvent donc être installées en appartement. Leur coût (installation comprise) est estimé en moyenne entre 9.000 et 15.000 euros. Il s’agit donc d’un investissement conséquent, mais les économies sur la facture de chauffage sont de l’ordre de 70% en moyenne. Plusieurs aides financières existent également pour l’installation de ce dispositif. Le principal inconvénient réside toutefois dans sa dépendance à la température extérieure. Performantes jusqu’à -3 degrés, leur rendement décroit et devient même inexistant à partir de -10 degrés. Conclusion : privilégiez cette technologie lorsque vous n’êtes pas dans une région trop froide, ou prévoyez un chauffage d’appoint capable de prendre le relai. Autre inconvénient potentiel : les machines de mauvaises qualités, souvent les moins chères, peuvent faire beaucoup de bruit.

La géothermie, pour sa part, consiste en la conversion de la chaleur venant des profondeurs de la terre en chaleur à l’intérieur de votre maison. Elle n’est pas tributaire des aléas climatiques mais nécessite au moins un jardin pour son installation. Aussi, et surtout, son coût est plutôt conséquent : entre 15.000 euros et 25.000 euros en moyenne. Mais il suffit de cinq ans pour la rendre rentable. Et il existe, là encore, un certain nombre d’aides à son installation, qu’Emmanuel Macron a d’ailleurs promis d’augmenter durant sa campagne.

Attention toutefois pour ces deux techniques : tous les équipements ne se valent pas. En outre, assurez-vous de choisir une entreprise qui délivre un service client efficace, si vous avez le moindre pépin. Pour vous informer sur la machine qui convient le mieux à votre logement (cela vaut aussi pour les chauffages à bois et pour tous les autres types de chauffage écologique), renseignez-vous dans un "point de rénovation info service" ou dans un "espace information énergie". Des experts indépendants, formés notamment par l’Ademe, sont mis à disposition par le gouvernement pour vous informer. Il existe aussi un numéro vert : 0 808 800 700.

Le solaire et les mini-éoliennes : faîtes (très) attention à votre lieu d'habitation

En matière de chauffage, les technologies du solaire ne cessent de progresser. Certaines vous permettent d’assurer 70% de l’eau chaude sanitaire et 30% de chauffage sur une année. Mais il y a un inconvénient de taille au solaire : sa dépendance au climat. Pour s’assurer un rendement maximal, il faut habiter dans une région très ensoleillé. Renseignez-vous bien avant de vous lancer, car le coût est là encore non négligeable : minimum 13.000 euros pour avoir un chauffage confortable.

Quant au système des mini-éoliennes, elles sont encore plus déconseillées. Pour s’assurer d’un rendement minimum, il faut habiter dans une région très venteuse, et avoir une maison isolée, avec rien aux alentours. À 10.000 euros le dispositif, cela incite à réfléchir à deux fois avant de se lancer.

Quid des contrats énergétiques "verts" ?

Certains fournisseurs de gaz et d’électricité (dont EDF) proposent par ailleurs des contrats dits "verts", parfois au même prix qu’un abonnement normal, voire moins cher. Mais attention à ne pas s’y tromper : cela ne signifie pas que le gaz ou l’électricité que vous consommez chez vous seront issus d’énergie renouvelable, puisque les fournisseurs n’ont pas la main là-dessus. Peu importe ce qu’il y a dans votre contrat, l’électricité qui arrive par votre prise sera ainsi la même, provenant d’un mélange entre nucléaire, hydraulique ou énergie renouvelable.

En réalité, les "contrats verts" vous garantissent que le fournisseur investira le montant de votre consommation dans le développement de l’énergie renouvelable. La plupart des fournisseurs investissent toutefois dans une sorte de bourse de l’énergie verte, ce qui sert principalement à financer les barrages hydrauliques (plus de détails dans notre article ici). Mais certains petits fournisseurs promettent tout de même d’investir dans des filières locales, de solaire et d’éolien, à l’instar d’Enercoop, d’Ilek ou d’EkWateur.

Quelques gestes simples

Au-delà des grands investissements, il existe quelques travaux ou gestes plus simples, conseillés par l’Ademe, pour réduire sa consommation énergétique et son empreinte carbone. Installer des isolants, des fenêtres à double vitrage ou une double toiture permet déjà de la réduire drastiquement. Fermer l'insert d'une cheminée ou mettre des couvertures sur les murs sont également un bon moyen de garder la maison plus au chaud pour pas cher. Des petits boudins placés en bas des portes peuvent venir en complément.

La nuit, n’hésitez pas à fermer les rideaux et les volets. Et vous n’êtes pas obligés de mettre le même niveau de chauffage partout : pourquoi ne pas le garder plus bas dans les pièces où vous allez le moins, ou dans la chambre pendant la journée ? N’hésitez pas non plus à diminuer le chauffage lorsque vous vous absentez. Et à carrément le placer en mode "hors gel" (le logo flocon sur le radiateur, soit l’équivalent de 7 degrés) si vous partez en vacances. En revanche, ne bouchez jamais les grilles de ventilation, afin de ne pas perturbez la circulation de l’air.