Noël et Nouvel an chamboulés : "Cette période traumatise la jeunesse", estime Jean Viard

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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
En 2017, Jean Viard nous expliquait : "Noël, c'est la fête de l'enfant, le jour de l'An, celle du sexe." Mais comment la pandémie a-t-elle changé notre rapport aux fêtes ? Le sociologue était à nouveau invité sur Europe 1 vendredi et a notamment souligné l'impact de ces fêtes inédites sur les plus jeunes. 
INTERVIEW

"C'est une année purement épouvantable", résume Jean Viard, au micro d’Europe Midi vendredi. Ayant étudié les grands moments de sociabilité que sont les fêtes de fin d’années, le sociologue dresse un tableau mitigé de cette fin d’année. Si, selon lui, Noël a pu être préservé comme un temps consacré à la famille, le Nouvel an sera véritablement un rendez-vous manqué… et les jeunes en seront les premières victimes. "Je pense que cette période traumatise la jeunesse", lâche-t-il.

"Je pense que la grande rupture, ça va être l'absence de fête au 31 décembre, notamment pour les jeunes", affirme Jean Viard, poursuivant : "C'est quand même le moment où on jette sa gourme, comme on dit gentiment. Et c'est le moment où on ne se retient pas, on boit un peu trop, etc. Donc là, il va y avoir une grande restriction." Pour rappel, le couvre-feu empêche d'envisager des rassemblements festifs le soir du 31.

Séparés de leurs amis et de leurs amours

Jean Viard évoque également une "année terrible pour les enfants" qui ont "entendu parler de la mort absolument en permanence", mais aussi pour les adolescents séparés de leurs amis d’école et de leurs amours. En somme, les conséquences psychologiques et sociales de la crise ne sont pas encore mesurables mais seront, quoiqu’il en soit, désastreuses.

À l’inverse, Noël à tout de même pu remplir son rôle social en réunissant les familles, certes dans un cadre plus restreint. "On a dû discuter dans toutes les familles pour savoir qui l’on invitait et qui l’on n'invitait pas. Noël a un côté un peu obligatoire." Conscient de la singularité de ces célébrations de fin d’année, Jean Viard conclut : "Je pense qu'on s'en souviendra parce que c'est quand même un Noël pas comme les autres."