Nice : l'agriculteur militant Cédric Herrou jugé pour injure envers le préfet

Cédric Herrou va comparaître lundi devant le tribunal correctionnel de Nice.
Cédric Herrou va comparaître lundi devant le tribunal correctionnel de Nice. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP
L'agriculteur devenu symbole de l'aide aux migrants, Cédric Herrou, comparaît lundi au tribunal correctionnel de Nice, il est poursuivi pour injure publique envers le préfet du département après un massage posté sur sa page Facebook.

L'agriculteur défenseur des migrants Cédric Herrou comparaît lundi au tribunal correctionnel de Nice, poursuivi pour injure publique par le préfet des Alpes-Maritimes qui lui reproche d'avoir dressé un parallèle entre le traitement des migrants et celui des juifs sous l'Occupation.

Une référence au "transport des juifs" durant la Seconde Guerre mondiale. Le trentenaire dont le combat a inspiré le film Libre, toujours à l'affiche avec plus de 35.000 entrées, avait incité le représentant de l'État à s'inspirer du "transport des juifs" pendant la guerre pour assurer celui des demandeurs d'asile. Georges-François Leclerc, qui sera défendu par Me David Rebibou, lui reproche ainsi d'avoir écrit sur sa page Facebook les 12 et 13 juin 2017: "Peut-être le préfet des Alpes-Maritimes pourrait s'inspirer des accords avec la SNCF pendant la 2ème guerre pour le transport des juifs pour gérer le transport des demandes d'asile...bref".

Cédric Herrou, le symbole de l'aide aux migrants. Agé de 38 ans, installé dans la vallée franco-italienne de la Roya depuis 2002, Cédric Herrou est devenu le symbole de l'aide aux migrants et des procédures judiciaires visant ceux qui apportent leur aide militante ou bénévole à des migrants. En juillet, le Conseil constitutionnel leur a donné raison en consacrant "le principe de fraternité" dont découle "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national" et le code des étrangers a été révisé en conséquence en septembre.

Arrêté dix fois depuis 2016. En août 2017, il avait été condamné en appel à 4 mois de prison avec sursis, selon un arrêt qui fait l'objet d'un recours devant la Cour de cassation. Dimanche dernier, il a été arrêté pour la dixième fois depuis 2016 à la gare SNCF de Nice. "Visiblement le parquet n'était pas informé que la cour d'appel d'Aix-en-Provence lui avait à nouveau accordé le droit de prendre le train et la fiche police n'était pas à jour", explique son avocat Zia Oloumi, qui le défendra lundi aux côtés de l'avocate parisienne Me Sabrina Goldman, souvent aux côtés de la Licra. Les nombreuses associations apportant leur soutien à Cédric Herrou, dont Médecins du Monde, Attac France, Roya Citoyenne, ou encore, l'Union juive française pour la paix, ont appelé à un rassemblement lundi devant le tribunal.