Le mouvement Ni Putes ni Soumises expulsé de ses locaux pour impayés

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Ni Putes ni Soumises s'était installé en 2006 dans la "Maison de la mixité", à Paris. (Image d'illustration) © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Paris Habitat, le bailleur social qui lui louait des locaux, a précisé que la dette de l'association montait à 140.000 euros. 

Le mouvement Ni Putes ni Soumises a été expulsé mardi de ses locaux parisiens pour impayés de loyers, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes, une mise à la porte dénoncée par l'association. Mardi matin, les forces de l'ordre ont expulsé l'association de la "Maison de la mixité", son siège inauguré en 2006 par le président Jacques Chirac dans le 20ème arrondissement de Paris.

Une dette de 140.000 euros auprès du bailleur social. Selon Paris Habitat, qui leur louait le local, il y a eu "très rapidement des impayés de loyers". "En 2013, on leur a proposé un protocole d'accord, avec un étalement de la dette sur deux ans. Ce protocole n'a jamais été respecté. On leur a proposé d'autres locaux, moins chers et aussi dans le 20ème qui ont été refusés", a expliqué le bailleur social. "Ils ont été expulsés après une décision du tribunal d'instance en référé d'avril 2016", a ajouté Paris Habitat, précisant qu'"à ce jour la dette est de près de 140.000 euros."

L'association dénonce une quasi-absence de subventions. Ni Putes Ni Soumises affirme pour sa part dans un communiqué avoir "été clochardisée par la quasi-absence de subventions de la part de pouvoirs publics, à l'exception notable de la politique de la Ville, (pouvoirs publics) pourtant prompts à s'afficher comme les garants des valeurs de la République." Le mouvement estime qu'on veut le "réduire au silence alors qu'il a été à la pointe de la lutte contre l'omerta qui entourait les violences faites aux femmes dans les quartiers".

En perte de vitesse. Propulsée sur la scène médiatique après la mort, en octobre 2002, de Sohane Benziane, brûlée vive dans un local à poubelles de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, l'association a été courtisée par les politiques (sa fondatrice, Fadela Amara, avait été nommée en 2007 dans le gouvernement de François Fillon) avant de connaître des dissensions et une perte de vitesse.