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Anaïs Huet , modifié à
Le mois de février a enregistré une hausse importante du nombre de morts sur les routes : +17,1 %. La faute à un "relâchement" des Français, selon le délégué interministériel à la Sécurité routière.

Au mois de février dernier, 253 personnes sont mortes sur les routes de France, soit 37 de plus qu'en février 2018. Un chiffre qui désole Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière. Jeudi sur Europe 1, il a analysé les raisons de cette hausse.

"Un relâchement progressif". La destruction des radars automatiques pendant le mouvement des "gilets jaunes" est "incontestablement" le facteur explicatif de ces très mauvais chiffres, affirme Emmanuel Barbe. Depuis le début de la contestation sociale le 17 novembre, une grande partie du parc de radars a subi des dégradations et destructions de la part de contestataires qui entendent dénoncer un "racket" de l'État et le "passage en force" du gouvernement qui a abaissé à 80 km/h, en juillet 2018, la vitesse maximale sur 400.000 kilomètres de routes secondaires. Le problème, selon le délégué interministériel, c'est que "chacun se dit qu'il n'y a plus de radars."

"Ce n'est pas que les Français se mettent à foncer - ce sont des gens tout à fait responsables - mais ils font beaucoup moins attention. Ils se disent : là je peux faire une petite pointe de vitesse", constate-t-il avec amertume. "Ce relâchement progressif produit statistiquement ce résultat."

Pas de communication sur le nombre de radars HS. Toutefois, Emmanuel Barbe se refuse depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" à communiquer sur le nombre de radars mis hors service. "D'abord, parce que j'ai peur des concours d'imbécillités : 'tel département est mieux qu'un autre en termes de destructions'. Deuxième point : je ne voudrais pas faire passer le message aux automobilistes qu'il n'y a plus de radars, car ce n'est pas vrai", insiste-t-il. Début janvier, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait état de "près de 60% des radars (…) neutralisés, attaqués, détruits".