Mort de Naomi Musenga : ouverture d'une enquête préliminaire

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avec AFP , modifié à
Après la mort de Naomi Musenga, raillée par une opératrice du SAMU en décembre dernier, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire pour non-assistance à personne en péril.

Le parquet de Strasbourg a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire dans le cadre de la mort en décembre de Naomi Musenga, 22 ans, prise en charge tardivement par les urgences, après avoir d'abord été raillée au téléphone par une opératrice du Samu. "J'ai ouvert une enquête préliminaire du chef de non-assistance à personne en péril et en ai confié l'exécution aux services de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) Grand Est", a indiqué le procureur de la République, Yolande Renzi, dans un communiqué.

La sœur de la victime met en cause le SAMU. La sœur de Naomi Musenga avait envoyé au parquet un courrier, reçu le 30 avril, selon lequel "elle souhaite déposer plainte et demande l'ouverture d'une enquête en lien avec le décès de sa sœur", indique le procureur. "L'intéressée met en cause les services du SAMU et les personnes ayant pris en charge les appels de Naomi Musenga le jour de son décès, estimant par ailleurs que les causes du décès demeurent floues, nonobstant les premiers résultats de l'autopsie médicale réalisée le 3 janvier 2018", poursuit le communiqué.

Une plainte déposée par la famille d'ici à vendredi. La famille de Naomi a de son côté confirmé qu'elle déposerait une plainte "en bonne et due forme", d'ici à vendredi, a indiqué Me Mohamed Aachour, l'un des avocats de la famille. "Ce que l'on souhaiterait, c'est qu'au-delà de l'enquête préliminaire, il y ait une information judiciaire qui soit ouverte", a-t-il souligné. Pour la famille, il s'agit de "connaître les causes de la mort", a poursuivi l'avocat, précisant que "pour l'instant, on sait qu'il y a une dégradation rapide des organes qui a conduit à la mort de Naomi, mais on ne sait pas ce qui a entraîné cette dégradation rapide"

L'opératrice du Samu répond avec dédain. La mort de Naomi Musenga, révélée mardi dans la presse, a semé la consternation et entraîné l'ouverture de plusieurs enquêtes administratives, la ministre de la Santé dénonçant de "graves dysfonctionnements" et les urgentistes un manque de moyens. Le 29 décembre, la jeune femme, seule à son domicile, souffre de fortes douleurs au ventre et compose un numéro d'urgence. D'abord transférée vers le centre d'appels des pompiers puis vers celui du Samu, elle obtient pour seul conseil de l'opératrice du Samu, qui lui répond avec dédain, d'appeler SOS Médecins. Après plusieurs heures, Naomi Musenga parvient à joindre les urgences médicales, un appel qui déclenche finalement l'intervention du Samu. Emmenée à l'hôpital, elle est victime d'un infarctus puis transférée en réanimation avant de décéder à 17h30. Dans l'enregistrement de son appel au Samu obtenu par sa famille, on l'entend qui semble à bout de force. "J'ai mal au ventre", "J'ai mal partout", "Je vais mourir...", dit-elle en peinant à s'exprimer. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué mercredi qu'elle recevrait les médecins urgentistes "la semaine prochaine", probablement lundi.