Mort de Nahel : la France doit se pencher sur les problèmes de racisme parmi les forces de l'ordre, selon l'ONU

Selon l'ONU, la France doit régler des "problèmes de racisme et de discrimination" chez les forces de l'ordre.
Selon l'ONU, la France doit régler des "problèmes de racisme et de discrimination" chez les forces de l'ordre. © Zakaria ABDELKAFI / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que l'ensemble de l'Hexagone est secoué par la mort de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier ce mardi 27 juin, l'ONU a évoqué de "profonds problèmes de racisme" au sein des forces de l'ordre et invite la France a y réfléchir "sérieusement" lors d'un point presse à Genève.

L'ONU a demandé ce vendredi 30 juin à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein des forces de l'ordre, trois jours après la mort d'un adolescent tué par un policier lors d'un contrôle routier. "C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève en Suisse.

 

Des principes obligatoires à respecter

Nahel, 17 ans, a été tué mardi au volant d'une voiture lors d'un contrôle routier mené par deux motards de la police près de Paris. Après trois nuits d'émeutes un peu partout en France qui ont fait d'importants dégâts matériels, "nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s'attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité", a souligné la porte-parole.

Ravina Shamdasani s'est également dite préoccupée par les violences qui ont éclaté après la mort de ce jeune homme. "Nous comprenons qu'il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu'il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés", a-t-elle dit. Elle a souligné que c'est justement pour cette raison que "nous demandons à toutes les autorités de veiller à ce que, même s'il y a clairement des éléments violents dans les manifestations, il est crucial que la police respecte à tout moment les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité."

Les forces de l'ordre françaises ont procédé à 667 arrestations dans la nuit de jeudi à vendredi et au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés, selon les chiffres officiels.