Mort de Clément Méric : 7 et 12 ans requis contre les deux principaux accusés skinheads

En 2013, à Paris, des coups mortels avaient été portés au militant antifasciste Clément Méric.
En 2013, à Paris, des coups mortels avaient été portés au militant antifasciste Clément Méric. © Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
La peine la plus lourde a été requise contre Esteban Morillo, qui a reconnu être l'auteur des coups mortels. 

L'accusation a requis jeudi des peines de 7 et 12 ans de prison à l'encontre de deux ex-skinheads pour des coups mortels portés à l'antifasciste Clément Méric en 2013 à Paris, une bagarre "évitable" et d'une "sauvagerie parfaitement inadmissible".

La peine la plus lourde pour Morillo. "Vous n'êtes pas jugés parce que vous étiez skinheads, tatoués et militants, vous êtes jugés pour les actes que vous avez commis", a lancé l'avocat général, Rémi Crosson du Cormier, aux accusés. Pour être allés "au devant d'un adversaire désigné", "préférant le désordre, l'honneur, la fierté mal placée à la prudence", il a appelé la cour à sanctionner les trois hommes jugés depuis deux semaines devant la cour d'assises de Paris. 

Il a demandé la peine la plus lourde à l'encontre d'Esteban Morillo, 25 ans, qui a reconnu être l'auteur des coups mortels et encourt jusqu'à 20 ans de réclusion pour coups mortels portés en réunion et avec une arme. Sept ans ont été demandé pour Samuel Dufour, porteur d'une "arme" (poing américain ou bagues). Une peine plus légère, de quatre ans dont deux avec sursis, a été requise contre Alexandre Eyraud, 29 ans, arrivé plus tard dans la rixe mais dont "la seule présence" a favorisé "l'action collective", a affirmé le magistrat.

Une "sauvagerie parfaitement inadmissible". Ce 5 juin 2013, Clément Méric, étudiant de 18 ans et militant antifasciste, s'est écroulé sur le bitume de la rue Caumartin, lors d'une rixe violente et brève entre militants d'extrême gauche et skinheads d'extrême droite, en marge d'une vente privée de vêtements de la marque Fred Perry. "Une bataille voulue qui aurait pu être évitée et doit être sanctionnée", a estimé l'avocat général, ajoutant : "cette sauvagerie est parfaitement inadmissible".