Morbihan : le retrait de la statue de Jean Paul II fait polémique à Plöermel

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François Coulon, édité par A.H.
Une victoire pour "la libre pensée du Morbihan" mais une grosse déception pour l'ancien maire, très amer. 

Après onze années de procédures, une croix de plus de 7,5 mètres de haut, située à Ploërmel dans le Morbihan, va être retirée. Elle surplombe une statue de Jean Paul II, érigée sur une place publique. L'injonction de retrait a été décidé mercredi par le Conseil d'État, qui a estimé que "sur un espace public, la croix constitue un signe ou un emblème religieux qui va à l'encontre de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat".

"Une infraction caractérisée à la loi de 1905". Cette décision est une victoire pour les requérants. "Il y avait un signe ostentatoire clair. Cette statue n'avait rien à faire sur un lieu public. C'est une infraction caractérisée à la loi de 1905, et c'est un peu triste de devoir attendre près de onze ans pour qu'on en arrive là", juge Gilles Carrouedan, l'un des plaignants, au micro d'Europe 1. La statue, don de l'artiste russe Zourab Tsereteli, avait été installée sur une place de Ploërmel sous une arche surmontée d'une croix, après une délibération de la commune du 28 octobre 2006. La Fédération morbihannaise de la libre pensée et deux habitants de la commune avaient saisi le tribunal administratif de Rennes après le refus implicite du maire de retirer le monument.

La faute à "deux ou trois staliniens attardés". L'ancien édile de droite, Paul Lancelin, se dit aujourd'hui "choqué". "Les racines de la Bretagne sont chrétiennes. Personne n'a fait de recours sur les croix des monuments aux morts après 1905", s'insurge-t-il sur Europe 1. "Les critiques sont venues du Parti communiste de Ploërmel. Ils sont deux ou trois staliniens attardés. C'est Jean Paul II qui leur donne des boutons, car c'est un des tombeurs du communisme", avance-t-il, très amer. "Est-ce que vous imaginez l'émotion populaire que ça va représenter le jour où on va enlever la croix ? Je considère que ce sera un peu une mutilation de l'âme de notre région", plaide l'ancien élu. La commune a six mois pour procéder à ce retrait, a indiqué le Conseil d'État.