Mobilisation des VTC à Paris : «On est pris à la gorge»

vtc
Les chauffeurs VTC se sont de nouveau réunis pour demander des aides au gouvernement (Archives). © Solène Leroux/Europe 1
  • Copié
Solène Leroux
Une centaine de chauffeurs VTC se sont mobilisés jeudi place d'Italie à Paris. Objectif : interpeller le gouvernement sur leurs conditions de travail et la réglementation du métier, alors que la profession se précarise de plus en plus, notamment en raison de la hausse des prix du carburant.
REPORTAGE

Nouvelle mobilisation pour les VTC. Une centaine de chauffeurs se sont rejoints jeudi place d'Italie à Paris. Objectif : donner de la voix, pour interpeller le gouvernement sur leurs conditions de travail, à quelques jours de l'élection présidentielle. "On paye, on paye, on paye, mais finalement on n'a aucun droit derrière", explique Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'Intersyndicale nationale des VTC (INVTC), mégaphone à la main. "Aujourd'hui, on est entre le marteau et l'enclume, coincés entre un gouvernement qui ne veut pas trop se positionner, et décider si on est réellement des indépendants ou des salariés, ou alors de l'autre côté, des plateformes numériques qui ne cessent de baisser les prix", continue le VTC de 38 ans.

Une situation d'autant plus pénible pour les chauffeurs que la hausse du prix des carburants grignote un peu plus leurs revenus. À 47 ans, Kamel est VTC depuis six ans. Avant, son plein lui coûtait 70 euros, il est désormais passé à 140, alors qu'il ne lui dure que trois jours. "Dans ces conditions, ça ne sert à rien de travailler", assène-t-il au micro d'Europe 1. "On attend de l'État qu'il fasse quelque chose pour nous, qu'il nous délivre des cartes de gasoil, comme les taxis."

Des chauffeurs aux Restos du Cœur

Selon Denis, occupé à faire la circulation autour du rond-point, cette aide pour l'essence a été accordée à "tous les autres transporteurs" : "Une enveloppe de 400.000 euros a été générée envers les taxis, les ambulanciers et les transporteurs routiers. Mais nous, on nous a exclus du dispositif." À 50 ans, il est VTC depuis six ans. Jusqu'à il y a peu, il n'était pas dans la contestation, mais le ras-le-bol a pris le dessus. "On demande à ce que les plateformes soient régulées, parce que ce sont elles qui décident de notre tarification", poursuit-il. "Nous sommes de faux indépendants, on est pris à la gorge."

Autre revendication, les VTC "demandent à ce que la profession soit vraiment réglementée, c'est-à-dire qu'on impose un numerus clausus comme les chauffeurs de taxis, comme les ambulances", dit Denis. Une demande pour lutter contre la précarité des chauffeurs. L'INVTC a appris que certains chauffeurs étaient désormais obligés de se rendre aux Restos du Cœur, par manque de revenus.