Des jeunes lors de la manifestation du 31 mars. 1:53
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Aude Vernuccio avec GM , modifié à
Avec des jeunes de 16 à 20 ans, le MILI et ses méthodes ultras inquiètent les chefs d'établissement.  
REPORTAGE

Au moment où les organisations lycéennes et les étudiants appellent à une nouvelle mobilisation mardi avec des rassemblements à Marseille, Grenoble, Toulouse ou Strasbourg, à des actions coups de poing à Nantes ou Rennes et à de nouveaux blocages d'établissements dans la capitale, un autre mouvement appelle à la mobilisation. En marge des appels lancés par les syndicats classiques, on trouve en effet un collectif d'extrême gauche, le MILI, Mouvement Inter Luttes Indépendant, qui prône une lutte plus musclée et mobilise les jeunes sur les réseaux sociaux.

Méthodes ultras. C'est un petit groupe aux méthodes ultras. L'un de ses militants, un élève de seconde le dit clairement : il revendique la violence comme forme d'expression, appelle à bloquer les établissements aux aurores et à se réunir bien avant les autres lycéens. Pour le MILI, avec à sa tête d'anciens lycéens, les syndicats sont trop pacifistes pour se faire entendre. "Je pense que l'on a besoin de personnes plus extrêmes, ça peut être un défilé très tranquille comme un défilé très énervé, je le nie pas. Il y a des déclenchements qui sont de notre fait, on utilise des torches pour rassembler les gens parce que ça enthousiasme la foule, on fait des œufs de peinture pour tirer sur les policiers et on va essayer de bloquer totalement le lycée. On va faire le tour des classes pour ramener les gens. Il faut être fiers de bloquer", explique par exemple Baro (son pseudo), 16 ans, en classe de seconde.

"Des gens cagoulés". Il s'agit d'opérations coup de poing, parfois avec des casseurs plus radicaux. Vendredi, un proviseur a été agressé. Aujourd'hui, il demande l'aide de la police car ces groupes créent une ambiance qui inquiète. "Il y a une grande lassitude, semaine après semaine, des gens cagoulés avec un foulard plus au moins excités et violents. Parfois ils se donnent rendez-vous devant un lycée puis ils vont sur un autre lycée pour essayer d'entraîner et d'être de plus en plus nombreux sur les manifestations. Ils arrivent très tôt, on n'en revient pas", explique un chef d’établissement de l'est parisien. D'après les proviseurs, le mouvement - qui existe depuis deux ans - se durcit et les autres syndicats comme la FIDL voient même certains jeunes renoncer aux rassemblements par crainte des violences.