Migrants : nouvelle évacuation d'un campement à Calais

migrants calais 2000*1000
Des policiers dans un camps de migrants à Calais, le 28 novembre 2019. © DENIS CHARLET / AFP
  • Copié
avec AFP
Un campement de migrants de Calais, proche de l'ancienne "jungle" a été démantelé mardi matin par les forces de l'ordre. Une opération, faite dans le calme, dénoncée par des associations qui dénonce une mesure "irrespectueuse des droits fondamentaux" et "inefficace".

Les forces de l'ordre ont de nouveau démantelé mardi matin, dans le calme, un campement de migrants de Calais, ont annoncé préfecture et associations, ces dernières dénonçant une opération "irrespectueuse des droits fondamentaux" et "inefficace".

145 personnes prises en charge, 22 interpellées

Au total "145 personnes isolées, réparties dans cinq bus, ont été prises en charge" vers des centres d'accueil et d'hébergement et 22 autres "en situation irrégulière" ont été interpellées "en vue d'un placement en retenue administrative", selon un communiqué de la préfecture. Les migrants se trouvaient sur le terrain d'une ancienne station-service dans la zone industrielle des Dunes, proche de l'ancienne "Jungle".

 

Leur évacuation fait suite à "deux ordonnances d'expulsion" des 22 et 23 janvier du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, en raison de "sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité (...) pour les riverains", précise la préfecture, qui évalue à 500 le nombre de migrants à Calais. Dans un communiqué commun, l'Auberge des migrants, Utopia 56 et Human Rights Observers ont affirmé qu'"aucun document n'a été communiqué aux exilé.e.s en amont de l'opération" pour les en informer "dans une langue qu'ils comprennent".

Une opération critiquée par des associations

"Cette opération, irrespectueuse des droits fondamentaux, coûteuse en argent public, sera sans surprise, inefficace. Elle contribuera uniquement à perpétuer ce cycle insensé", critiquent ces associations, qui voient régulièrement revenir sur place les migrants après ces démantèlements. "Leur consentement est bafoué", dénoncent-elles, estimant que "les autorités publiques sont responsables de l'existence de ces lieux insalubres et non leurs résidents". D'autres opérations similaires d'évacuation avaient eu lieu dans le même secteur les 3 et 20 décembre 2019.