#MeToo Hôpital : l'ancienne Miss France Marine Lorphelin «regrette de n'avoir rien dit»

Marine Lorphelin
La jeune femme revient dans une vidéo Instagram sur les "comportements inappropriés" dont elle a été victime lors d'un stage en chirurgie © PASCAL LE SEGRETAIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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Elise Artigau
L'ancienne Miss France et médecin, Marine Lorphelin, a utilisé son compte Instagram pour faire une déclaration sur les violences sexistes et sexuelles qu'elle explique avoir subi lors d'un stage en chirurgie. C'est en réponse au mouvement "MeToo hôpital" que la jeune femme a décidé d'exprimer ses regrets. 

Marine Lorphelin, médecin et Miss France 2013, a fait plusieurs révélations concernant le climat sexiste dans le milieu hospitalier. La jeune femme revient dans une vidéo Instagram sur les "comportements inappropriés" dont elle a été victime lors d'un stage en chirurgie. Son message est clair : inviter les victimes à "parler" et "faire bouger les choses". La médecin réagit au mouvement "#MeToo hôpital" en partant du témoignage d'une soignante, pour parler de sa propre histoire. 

"C'est un stage dans lequel j'étais l'une des seules femmes, explique-t-elle. J'étais très jeune, j'avais déjà été élue Miss France et j'ai eu le droit à des dizaines et des dizaines de blagues de cul graveleuses, des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés". Ce sont ces violences sexistes et sexuelles que le mouvement tend à dénoncer. 

"Tous ensemble" pour "faire bouger les choses"

Aujourd'hui, la jeune femme regrette de ne pas avoir pris la parole plus tôt :"Je regrette de n'avoir pas su quoi faire, mais j'étais jeune et c'est vrai qu'on disait qu'il fallait accepter ces comportements "habituels", "normaux", attribués à des anciens médecins de l'ancienne génération et surtout, qu'il ne fallait pas faire de vagues à l'hôpital, si tu voulais qu'on valide ton stage", explique-t-elle.

C'est d'ailleurs Karine Lacombe qui est à l'origine de cette prise de parole. Cheffe du service hospitalier des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, la praticienne a dénoncé le "harcèlement sexuel et moral" de l'urgentiste Patrick Pelloux dans une enquête publiée le 10 avril dans Paris Match. S'il reconnait avoir était "grivois", il "conteste avec force" sur Instagram "les accusations de Karine Lacombe et les rumeurs relayées".

Et si les langues se délient, le combat n'est pas encore gagné : "Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a de plus en plus de femmes dans les postes à responsabilités : cheffe de service, directrice…, explique Marine Lorphelin, et ça, j'espère que ça va permettre de diminuer voire de faire disparaître, le sexisme à l'hôpital", affirme-t-elle. Longtemps restée silencieuse, l'ancienne Miss France appelle toutes les victimes et les témoins à parler et à dénoncer les "comportements inappropriés, voire grave", selon elle "tous ensemble, c’est comme ça qu’on va réussir à faire bouger les choses".

Roselyne Bachelot brise le silence 

Son message n'est pas passé inaperçu. C'est avec beaucoup d'émotion que Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé et docteure en pharmacie, s'est confiée fin avril sur le plateau de C à vous pour dénoncer les comportements inappropriés de chefs de service qu'elle a croisé dans sa jeunesse. Sans rentrer dans le détail de ces agressions, elle s'est exprimée sur sa vulnérabilité : "On ne se défend pas, on ne peut pas", avant de conclure : "J'ai encore un peu de mal à en parler, si vous permettez." En réaction au mouvement "#MeToo hôpital", elle a fermement déclaré :"Il est temps que la loi du silence ne règne plus !".