Les écoutes semblent aussi révéler de possibles liens entre le grand-banditisme et le monde politique. C'est là que le dossier devient tentaculaire. 1:41
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Frédéric Michel, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Quelque 32 personnes ont été interpellées en Corse et sur la Côte d'Azur mercredi dans le cadre d'un coup de filet organisé par les forces de l'ordre. Ces dernières les soupçonnent d'avoir préparé une opération d'ampleur visant à racketter des commerçants. Mais l'enquête pourrait également mettre à jour un lien entre le grand banditisme et le monde politique de Menton.

Un vaste coup de filet. Pas moins de 32 personnes ont été interpellées en Corse et sur la Côte d'Azur ce mercredi, après une enquête qui a débuté au printemps 2019. Les policiers les soupçonnent d'avoir préparé une opération d'ampleur visant à racketter des commerçants. Parmi les suspects se trouve un élu d'opposition de la ville de Menton, Olivier Bettati, actuellement en garde à vue.

Un lien entre grand banditisme et politique ?

Tout commence par des écoutes téléphoniques ordonnées au printemps 2019 par la JIRS (Juridiction économique et financière judiciaire) de Marseille. Plusieurs figures du grand banditisme sont surveillées, notamment une figure historique du milieu niçois, soupçonnée de préparer une opération de racket à Menton, mais aussi dans les secteurs de Valbonne et Mougins. Ses cibles seraient des bars, restaurants et commerces de proximité.

Mais les écoutes semblent aussi révéler de possibles liens entre le grand banditisme et le monde politique. C'est là que le dossier devient tentaculaire. 

Les municipales comme toile de fond

Sur fond de bataille électorale pour les élections municipales, les enquêteurs sont intrigués par la présence sur la principale liste d’opposition de la compagne d’un restaurateur mentonnais qui serait en lien avec des figures du banditisme azuréen. Dans cette liste, menée par un ancien fidèle de Jacques Médecin (l'ancien maire de Nice de 1966 à 1990), Olivier Bettati, on retrouve également un homme d’expérience : Daniel Véran. Ce dernier est l’ancien chauffeur de Jacques Médecin, ex-directeur de la police municipale de Nice et ami d’enfance de cette figure du grand banditisme sur lequel la justice enquête. L’homme aurait donné des coups de mains pendant la campagne municipale.

Il manquera un millier de voix pour que la liste Bettati détrône le maire LR sortant Jean-Claude Guibal... Simple histoire d’amitié ou étonnante porosité entre le grand banditisme et le monde politique ? En tout cas, ces liaisons dangereuses interrogent. C'est pour cela qu'Olivier Bettati est actuellement en garde à vue pour s'expliquer.