Menaces de mort sur Internet : un frère de Chérif Chekatt condamné à 12 mois de prison dont 6 avec sursis

Malek Chekatt  est le frère du terroriste de Strasbourg Chérif Chekatt.
Malek Chekatt est le frère du terroriste de Strasbourg Chérif Chekatt. © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Malek Chekatt, frère de l'auteur de l'attentat de Strasbourg, avait été interpellé vendredi après avoir proféré des menaces de mort sur Facebook. Il a été condamné lundi à douze mois de prison, dont six avec sursis.

Malek Chekatt, frère aîné de l'auteur de l'attentat de Strasbourg, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Strasbourg à douze mois de prison dont six mois avec sursis sans maintien en détention, pour avoir proféré des menaces de mort sur Facebook.

Pas de maintien en détention. Cette peine, inférieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé un an d'emprisonnement ferme, est assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans et d'une obligation de travail et de soins. Le tribunal n'a pas ordonné son maintien en détention, ouvrant la voie à un aménagement de peine.

Une photo d'armes publiée sur Facebook. Pull gris, cheveux noirs ondulés, visage glabre, l'homme homme de 38 était jugé en comparution immédiate après avoir posté vendredi sur son compte Facebook, lisible par tous, plusieurs messages jugés "menaçants" par les autorités. Ils avaient déclenché un vent d'inquiétude dans la capitale alsacienne. "Ce soir, je fais la une de BFM, à 18H30 précise (sic)", avait-il notamment écrit, paraphrasant les menaces proférées par son frère Chérif avant son équipée meurtrière contre le marché de Noël, le 11 décembre. Ces messages étaient accompagnés d'une photo montrant cinq armes, deux fusils d'assaut, un fusil et deux pistolets, ainsi qu'un gilet pare-balles. Les armes se sont révélées factices. 

Malek Chekatt "voulait faire parler de lui", selon le procureur. "Vous aviez conscience que vous vouliez provoquer un émoi, une peur, même si à l'évidence vous avez eu un repentir", a considéré le président du tribunal, Philippe Schneider, rappelant que Malek Chekatt avait attendu les policiers, leur avait donné les armes factices photographiées et montré où son téléphone était caché. Le juge a demandé à Malek Chekatt de prouver que la confiance que lui a accordé le tribunal en ne le mettant pas en prison n'était "pas vaine". Présenté par son avocat commis d'office comme "un père en souffrance" venant de perdre le droit de garde de son fils , Malek Chekatt "voulait faire parler de lui, voulait attirer l'attention sur ses problèmes", a estimé le procureur pendant ce procès en comparution immédiate.

Il reconnait "une connerie". Le prévenu a quant à lui déclaré, d'une voix douce et polie devant le tribunal avoir "fait quelque chose de maladroit", reconnaissant "une connerie". "Mais je ne pensais pas faire du mal à qui que ce soit", a-t-il affirmé, expliquant avoir posté ces messages après un appel lui apprenant qu'il ne pourrait plus voir son fils que lors de visites en présence d'un tiers. "Je ne vais m'en prendre à personne. Maintenant j'ai compris que je ne peux plus me permettre le moindre écart", a-t-il déclaré.