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Charles Luylier (à Mayotte) / Crédits photo : Chafion MADI / AFP
Les collectifs citoyens de Mayotte ont annoncé mercredi le maintien pour encore "quelques jours" des barrages qui paralysent le département le plus pauvre de France, malgré les engagements écrits de Gérald Darmanin pour agir contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée dans l'île. Outre ces sujets, l'autre dossier important concerne la crise de l'eau dans les foyers.

À Mayotte, les barrages seront maintenus encore "quelques jours" à Mayotte, malgré les engagements écrits de Gérald Darmanin. Dans un texte de trois pages, le ministre de l'Intérieur pose à l'écrit ses promesses faites dimanche lors de son déplacement sur l'île de l'océan Indien pour sortir de trois semaines de crise sociale sur l'archipel. Dans ce courrier, envoyé ce mercredi aux collectifs citoyens qui bloquent l'île, Gérald Darmanin confirme la fin du droit du sol, le lancement de l'opération Wuambushu II, et l'arrêt du titre de séjour territorialisé. 

Outre l'immigration massive, l'autre sujet important à Mayotte concerne la crise de l'eau dans les foyers. En raison d'une sécheresse sans précédent et d'une vétusté du réseau, les robinets sont régulièrement à sec. Sur place, le système D s'impose.

"Je me douche avec une casserole"

Mélanie, fonctionnaire de 48 ans, n'a pas d'eau un jour sur deux. Se doucher est donc une épreuve. "Je me douche avec une casserole, j'ai une grande poubelle de 140 litres et je me douche avec l'eau que j'ai stocké dans ma poubelle... Je fais avec les moyens du bord", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. Pour Ibrahim, il est aussi compliqué d'aller aux toilettes. Il ne peut pas tirer la chasse d'eau. "Quand on fait ses besoins, on prend le seau, on verse de l'eau dans la cuvette mais ça pue, c'est pas une vie !", s'exclame-t-il.

"Des packs d'eau à 12 euros"

Et quand l'eau coule, elle n'est pas toujours potable. L'État a donc plafonné le prix du pack d'eau en bouteille à quatre euros l'an dernier mais les barrages en place depuis trois semaines entraînent des pénuries dans les grandes surfaces. Et les profiteurs de crise sont nombreux, explique Racha Mousdikoudine, présidente du collectif Mayotte a soif. "Nous avons des vendeurs intermédiaires qui vont revendre les packs d'eau achetés au magasin au prix le plus fort. Des packs à 10 euros, 12 euros ! Nous avons alerté l'État là-dessus pour éviter toute fraude", lance-t-elle.

La crise de l'eau est l'un des gros chantiers du nouveau préfet, tout juste nommé mercredi à Mayotte.