Martinique : confinement renforcé, les touristes invités à quitter le territoire

Martinique
Cette annonce intervient dix jours après l'instauration d'un confinement partiel assorti d'un couvre-feu (Illustration). © Thomas THURAR / AFP
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Europe 1 avec AFP
Les mesures sanitaires ont été renforcées en Martinique dix jours après l'instauration d'un confinement partiel assorti d'un couvre-feu de 20 heures à 5 heures du matin. Le préfet du département antillais a annoncé la fermeture des commerces non essentiels et a invité les touristes à quitter le territoire.

Les autorités ont renforcé lundi les mesures de confinement en Martinique, île en proie à un sévère rebond d'épidémie de Covid-19, invitant les touristes à "quitter le territoire", à la veille d'une visite aux Antilles du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. "Nous allons entrer dans une seconde phase de confinement", a annoncé le préfet du département antillais, Stanislas Cazelles, lors d'une conférence de presse tenue dix jours après l'instauration d'un confinement partiel assorti d'un couvre-feu de 20 heures à 5 heures. 

Les commerces et hôtels fermés 

"Les commerces seront fermés, sauf les commerces alimentaires et les pharmacies", a-t-il ajouté, invitant "toutes les personnes en situation de tourisme qui sont vulnérables à quitter le territoire"."Les hôtels seront fermés, sauf pour les besoins d'accueil des professionnels et des personnes résidant du territoire, il en sera de même des locations saisonnières", a ajouté le préfet, face à la flambée de l'épidémie à la Martinique, qui accuse l'un des plus forts taux d'incidence de France, près de 1.200 cas pour 100.000 habitants, ainsi qu'une tension hospitalière de 227%. 

"Les entreprises et les administrations sont, elles aussi, invités à participer à cet effort de confinement, elles sont invitées à organiser le service de façon à ce qu'un maximum de collaborateurs puissent travailler en télétravail", a encore précisé Stanislas Cazelles. Dans ce département par ailleurs très peu vacciné, moins de 22% de la population ayant reçu une première dose, "les lieux de loisirs et de culture seront fermés", notamment "les plages", qui "ne seront plus accessibles au public", a prévenu le préfet.

 

Les "magasins utiles pour la rentrée scolaire" rouvriront lorsque "la situation sanitaire se sera améliorée", a-t-il ajouté. Les Martiniquais sont en outre astreints à des déplacements d'une distance maximale d'un kilomètre autour de leur domicile, contre 10 km jusque-là. "Ces règles sont strictes, elles seront levées dès que la situation sanitaire le permettra", a promis le préfet, en faisant état d'une "clause de revoyure dans 15 jours".Après le reconfinement entré en vigueur le 30 juillet, des heurts s'étaient produits entre des manifestants et les forces de l'ordre. 

"Visite de crise"

Ces annonces interviennent à la veille d'une "visite de crise" de Sébastien Lecornu aux Antilles où il est attendu ce mardi soir en Guadeloupe, où des heurts se sont également produits dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué son entourage. Cette île est elle aussi soumise à un confinement depuis mercredi dernier, mais les mesures ne sont pour l'instant pas aussi strictes qu'en Martinique. "Cette nouvelle vague est beaucoup plus forte que les précédentes et elle met sous tension le système hospitalier", explique l'entourage du ministre qui se rendra dès son arrivée au CHU de Point-à-Pître "afin d'apporter son soutien au personnel soignant".

Le lendemain, après avoir assisté à distance à un Conseil de défense sanitaire par visioconférence présidé par Emmanuel Macron, "il visitera un centre de vaccination et rencontrera un comité d'élus pour faire un point sur l'épidémie et les mesures de freinage", explique la source, précisant que "des annonces pourraient être faites dans la foulée". Jeudi, Sebastien Lecornu se rendra en Martinique où il suivra un programme identique avec une visite au CHU de Fort-de-France, d'un centre de vaccination et une rencontre avec un comité d'élus.   

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, se rendra en Martinique le même jour, face à une situation qualifiée d'"extrêmement préoccupante" par le directeur de l'ARS locale, Jérôme Viguier. Après son appel à l'appel à la mobilisation lancé dimanche dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, 240 soignants ont répondu présents et partiront mardi 10 août pour une mission d'appui de 15 jours dans les Antilles, a indiqué son cabinet. 

"Deux avions sont spécialement affrétés pour l'occasion, au départ de Paris en fin d'après-midi mardi 10 août, un vers la Guadeloupe et un vers la Martinique", a précisé la même source. "De plus, du matériel est acheminé depuis plusieurs semaines vers les Antilles pour faire face à cette vague, et ces envois de matériels se poursuivent en parallèle", a-t-elle ajouté.